★ Elle est partie mais nous laisse de chouettes et doux souvenirs ★

Elle est partie.
Garder dans sa mémoire des petits souvenirs pleins de sens.
Pour pouvoir plus tard se les remémorer et les partager.

Elle avait 86 ans… Cela faisait des années qu’elle disait vouloir mourir et avoir tout pour le faire. Elle m’expliquait souvent qu’elle restait pour mon grand-père: « Tu comprends il perd la tête, tout seul, il ne s’en sortira pas ». Je les imaginais donc un jour, se donner calmement la mort comme elle le souhaitait. Mais mon grand-père, lui, ne voulait pas mourir, il aimait bien la vie. Sa mémoire à court terme le lâchait un peu plus chaque jour, laissant une place grandissante à cette maladie qu’est Alzheimer. Ils continuaient donc de vivoter, dans une routine simple pour mon grand-père.

Et puis tout s’est accéléré cet été. Alzheimer a rattrapé mon grand-père a une vitesse impressionnante et ma grand-mère a eu quelques soucis de santé. Ils ont donc été séparés pour être accompagnés au mieux chacun de leur côté. Il y a eu des hauts et des bas.

Il y a un mois, j’ai pu aller présenter Misha a mes grands-parents. C’est quelque chose qui me tenait à coeur et qui avait de l’importance pour moi. J’en avais parlé ici d’ailleurs. Face à mon grand-père, je me suis sentie un peu perdue. Ce vieux homme, avec le regard vide assis sur un fauteuil dans le couloir n’était pas le grand-père que j’avais connu. Je savais qu’il avait changé, on m’avait prévenue, mais ça m’a quand même fait un choc. Je le sentais perdu comme s’il avait besoin d’être apaisé. Nous ne sommes pas restées longtemps, nous avons laissé mon père avec lui, lui tenant la main et lui permettant ainsi de dormir (puisqu’il lutte pour dormir lorsqu’il est seul).
L’après-midi, nous étions allés voir ma grand-mère (dans un autre lieu que celui de mon grand-père). Je crois que cela faisait bien longtemps que je ne l’avais pas vu si bien. Elle était tellement enjouée de rencontrer Misha. Elle s’était pressée de se lever pour lui parler et lui faire des « gouzis-gouzis ». Je ne m’attendais pas à un tel engouement de sa part, cela m’avait vraiment fait plaisir. Cet après-midi là, elle ne se plaignait plus de vouloir mourir et parlait même de « l’été prochain, si je suis encore ici, il me faudra une autre chambre, il fait trop chaud dans celle-ci ».

Elle faisait des projets et demandait aussi à mon père de l’accompagner faire des petites courses. Je crois que je n’avais pas vu ma grand-mère sortir de chez elle (bon, là, elle était en maison de retraite) depuis des années. Lors des courses, elle paraissait bien et contente d’y être, arpentant les allées sans trop de difficultés. Je l’avais vraiment trouvée changée et en forme.
Elle avait pris du temps avec Misha en lui parlant, en disant qu’elle était belle (et pour Misha, il ne lui en faut pas plus pour la faire sourire!)…

J’étais ravie d’avoir pu lui présenter ma fille et d’avoir pu présenter à Misha sa troisième arrière-grand-mère.

Puis les choses se sont accélérées la semaine dernière. Tout a été très vite, ma grand-mère n’allait pu bien et souffrait. Mon père, comme quasiment chaque semaine depuis cet été, était allé la voir mercredi à Tours. Le jeudi matin, ils m’expliquaient que ma grand-mère vivait ses derniers jours et je pense que le soir même, il était plus questions d’heures que de jours. Ils sont donc retournés à Tours le soir-même. Mon père a passé la nuit auprès de sa mère, l’accompagnant au mieux qu’il pouvait dans ses dernières heures, lui donnant la main et lui parlant parfois (il en parle un petit peu ici). Il est rentré se reposer à 5 heures du matin et à 7 heures ma grand-mère partait…

C’est donc en me réveillant vendredi matin que j’ai appris qu’elle était délivrée de ses douleurs. C’est ce qu’il y avait de mieux pour elle je pense, c’est aussi ce qu’elle souhaitait. Elle est partie sereinement nous laissant avec nos souvenirs.

Dans un coin de ma tête et bien présent, je repense à tous ces moments passés avec elle, avec eux. Ces après-midi passés chez eux (j’en parlais sur mon premier blog), à faire des activités manuelles avec mon grand-père ou à regarder des films. Chez nous, nous n’avions pas trop le droit de regarder la télé tandis que ma grand-mère nous enregistrer les Walt Disney qui passaient sur Canal+. J’aimais lui demander de regarder un film et tenter de me mettre d’accord avec mes soeurs présentes pour en choisir un. Je préférais par dessus tout « Mary Poppins » et « Peter et Elliott le dragon ».
Parfois elle restait avec nous regarder le film, confortablement installée dans son fauteuil! Son fauteuil m’attirait toujours, il paraissait confortable et en plus il pouvait pivoter. Mais nous n’avions pas trop le droit de nous assoir dedans, c’était un « fauteuil de grand »!

J’aimais aussi -mais là je vais passer pour une folle- venir la voir lorsqu’elle était dans la cuisine et fumait une cigarette. Elle se mettait près de sa fenêtre ouverte, avec son cendrier et son filtre installé sur sa cigarette. Je crois que c’était la seule personne de la famille que je côtoyais et que je connaissais qui fumait. Je trouve ça super! J’aimais l’odeur de la cigarette lorsqu’elle fumait. Je lui disais toujours « quand je serais grande, je fumerais comme toi ».

Cette phrase dite avec ma naïveté était plutôt flatteuse (enfin, j’avais l’impression), mais elle me grondait en me disant que fumer était vraiment mauvais pour la santé, qu’il ne fallait pas fumer. Mais je n’en démordais pas, quand je serais grande, je fumerais comme elle. J’ai grandi et la cigarette ne m’a, au final, plus du tout attirée (à tel point que je n’en ai jamais fumé une seule!).

Elle passait beaucoup de temps dans sa cuisine -surement parce qu’elle fumait beaucoup, je ne sais plus trop-, avec sa fenêtre ouverte et sa radio. Je l’ai toujours connue souffrant de la chaleur étouffante de son appartement. Sa radio était donc tout le temps allumée, je crois que c’était un truc du style « radio Luxembourg » (mais je ne sais même pas si ça existe, c’est juste un nom qui me revient comme ça). Je n’aimais pas trop puisque c’était des personnes qui parlaient beaucoup!! Dans la cuisine, il y avait un petit plateau avec ses différentes paires de lunettes. Suivant ce qu’elle faisait, elle les changeait. Je trouvais ça marrant et bizarre de devoir toujours changer de lunettes!
Et dans l’entrée de sa cuisine, il y avait le sirop sport au cassis dans sa bouteille en verre. J’aimais lorsqu’elle m’en servait un verre (chez mois, nous n’avions pas de sirop). J’ai aussi le souvenir des bouteilles de Volvic citron qu’elle buvait mais je n’aimais pas ça.

Elle avait aussi des « bonbons de grands » (en tout cas, je percevais ça comme ça) qui me donnaient très envie. C’était des Vichy, ça ressemblait un peu à du plâtre blanc mais avec un bon goût. Il n’y avait que chez elle que l’on en mangeait. Chez mes grands-parents, il y avait aussi les sucettes Pierrot tout en longueur.

Je finirais par deux choses qui représentent vraiment ma grand-mère: il y a le mimosa et les chouettes. Le mimosa était sa fleur préférée, elle adorait son odeur. Lorsque j’étais en vacances à Argelès et que je leur écrivais une carte, j’essayais toujours d’y joindre un petit brin de mimosa. Dès que je vois un mimosa, je pense à elle.
Elle aimait et collectionnait les chouettes. Elle avait deux vitrines remplies de petites chouettes, d’origines diverses et variées. Tout le monde lui en ramenait et lui en offrait. J’aimais les regarder, observer tous les détails de chacune. J’avais aussi envie de les manipuler, mais là, c’était rare et seulement à ses côtés. La chouette est très mode depuis la rentrée sur internet, lorsque j’en vois passer, je pense à elle…

Nous voilà aujourd’hui, mes soeurs et moi avec une grand-mère de moins mais qui est et restera présente dans nos pensées.
A l’heure qu’il est, nous sommes sur la route de Tours pour aller à son incinération. Nous allons nous retrouver, toute la famille réunie (pour une des rares et dernières fois) autour d’un repas partageant des souvenirs mais bien plus que cela aussi…

♥♥♥

★ Ma semaine… depuis mon téléphone #6 ★

Ma semaine, du 8 au 14 octobre, vue depuis les photos faites avec mon téléphone.

Lundi:

★ Commencer la semaine très tôt pour aller une journée à Tours. J’accompagne Fred et Freddy pour aller présenter Misha à mes grands-parents. C’est la première fois que Misha fait autant de voiture, mais elle est plutôt calme et dort pendant quasiment tout le voyage (pas étonnant, je l’ai levée très tôt!).

 

★ Mamy, très très fière, avec Misha. C’est l’heure de la pause repas à ikéa! La matinée a été… comment dire… je ne sais même pas quel adjectif utiliser. J’ai vu mon grand-père ou plutôt j’ai un homme que je n’ai pas reconnu. Ce n’est pas facile de le voir si mal et perdu… En à peine 6 mois, il a tellement changé…

★ Passage au cimetière sur la tombe de Papy. Freddy voulait changer les plantes et nettoyer la tombe. C’est Fred qui s’est attelé à la tache avec « son programme de force pure » (private joke)!

★ Puis nous sommes allés voir ma grand-mère. Elle était ravie de me revoir et de rencontrer Misha. J’étais d’autant plus ravie de lui présenter Misha. J’ai passé un bon après-midi (là, c’était moi qui était fière de présenter Misha). Retour en voiture pour petite Puce un petit peu long pour elle. J’aime bien cette photo où elle dort, on dirait qu’elle fait un bisou à son doudou.

★ Le soir Misha était crevée. Lorsqu’elle a de « grande journée » comme ça, elle a souvent du mal à s’endormir toute seule le soir. Un bon calin avec son Papa aide bien à l’endormissement!

Mardi:

★ Regarder sa main, la tourner, l’observer, c’est passionnant!

★ Dans sa jolie robe Petit bateau. Le 6 mois lui va déjà bien petit… je crois que cette robe va bientôt devenir une tunique.

★ Grand discours avec Mamy

★ Salomé est venue faire de la zumba sur la wii avec moi! Enfin, faudrait mieux pas nous voir bouger! Ensuite, j’ai servi de cobbaye à Salomé pour des essais de vernis. Vernis à effet magnétique, effets avec scotch, test de pochoirs… Salomé va avoir honte que je montre ses photos puisque c’était des essais vite fait « oh, mais on va dire que je ne sais pas mettre le vernis ». Alors, je précise pour lui faire plaisir qu’elle le fait mieux, mais je ne voulais pas qu’elle m’en colle sur les côtés! Une fois ses essais finit, un coup de disolvant et on n’en parle plus!

Mercredi:

★ Habiller Misha en « petit garçon ». J’ai récupéré une salopette de Liam et Nils que j’aimais bien. Bon, elle ne fait pas très fille, mais avec un petit chemisier à col petite Puce est toujours aussi mignonne!

★Toujours à faire des efforts pour prendre son pouce.

★ Halluciner tous les deux jours quand je fais mon shampoing: je perds mes cheveux par poignées! Conséquence de la grossesse/accouchement/allaitement…? No stress, il m’en reste encore pas mal, mais j’en ai mare d’en semer partout!

★ Grande discussion entre Juju et Misha

Jeudi:

★ Envoyer un mms à Copine « regarde, elle porte la robe d’Aëlia ». Bon, sur la photo, Misha parait énorme je trouve, mais la robe lui va un peu grande, c’est aussi du 6 mois. En fait, c’est assez marrant, je fais un mixte entre les tailles. Passant du 1 mois (avec certains body et un gilet), au trois mois et entamant déjà le 6 mois!

★ Se préparer une purée maison avec le babycook… oui, je me prépare à manger avec le babycook!

Vendredi:

★ Charger la voiture avec nos affaires… pour un week-end!

★ Journée ensoleillée qui commence par un petit tour au tribunal…

★… et nous voilà pacser! Nous allons « fêter ça » en week-end en Bretagne! Vendredi à Concarneau, juste nous trois et fin du week-end à Quimper avec Mélina et Julien (« son » Julien).

★ Jolie plage de Concarneau, sable blanc et mer transparente (et algues vertes). Nous passons la journée à nous balader sur la plage mais aussi dans la ville (Ville Close). C’est très joli et nous retrouver tous les trois c’est aussi très sympa.

★ Envoyer un mms à Noah pour lui faire croire que j’ai attrapé un crabe énorme (en fait, j’ai juste croisé une pince gigantesque sur la plage!).

★ Et finir la journée par faire des tonnes de photos à l’hotel! Ca vaut le coup de partir en week-end pour faire des photos… dans un hotel! Mais j’ai profité de la jolie luminosité, du lit tout blanc et du lit à étage au dessus pour faire des photos!

★ Nous trois…

★ Eux deux

 ★ Et encore nous trois!

★ Faire la couillon au « resto » à côté de l’hotel.

Samedi et dimanche:

★ Partir en balade avec une petite Puce toujours aussi agréable

★ Découvrir comment sont faites les crèpes achetées en supermarché: une petite dame les cuits puis s’installent à une table et les plie une par une!

★ Faire une pause tétée dans « l’usine » de gâteaux et crèpes, ça sent bon en plus. Vous remarquerez que j’avais mis à Misha une jolie robe pour être habillée en marinière (je tente de lui donner un petit air Breton!).

★ Et finir le week-end avec Mélina et Julien (son mari, pas mon Juju). Ils nous ont fait visiter La Torche (magnifique plage), Quimper (jolie petite ville)… Je vous en reparle bientôt dans un message! Nous sommes rentrés fatigués mais ravis de ce petit week-end!! La Bretagne c’est quand même super joli (enfin, de ce que l’on en a vu).

Et toi, elle était comment ta semaine?

Les deux prochaines semaines, j’aurai surement du retard dans la publication de « Ma semaine… depuis mon téléphone » . Nous avons un planning très agréable mais chargé! Samedi nous allons à Disneyland, dimanche nous partons pour une semaine de vacances à Argelès!

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★ Bref, je pense à eux… {Des mardis tout doux} ★

« Dans la vie, au début on naît, à la fin on meurt. Entre les deux il se passe des trucs » -phrase piquée à Bref-. Aujourd’hui, je ne vais pas parler de naissance, ni de mort, mais des trucs qui se passent entre les deux.

Je les ai laissé il y a tout juste un an. Pendant presque un an, je suis allée les vendredis matin chez mes grands-parents pour accompagner mon grand-père faire leurs courses. Mes grands-parents, je ne les appelle pas Papy et Mamy comme tout le monde. Je n’y arrive pas et quand je le fais, ce n’est pas naturellement. Je les appelle par leurs prénoms Abel et Geneviève. Depuis toute petite déjà, il parait que c’est moi qui ait commencé à appeler mon grand-père par son prénom. Je ne m’en souviens pas. Ça fait toujours bizarre à certaines personnes que je les appelle par leurs prénoms, moi pas. J’appelle aussi mes parents par leur prénoms: Fred et Freddy, d’ailleurs, ce ne sont pas leurs prénoms puisqu’ils s’appellent, en vérité, Frédéric et Frédérique.

Pour en revenir à mes grands-parents, le vendredi matin, j’allais chez eux vers 8h30/9h00. Je retrouvais Geneviève, dans sa cuisine qui me donnait la liste et les consignes. La liste était toujours précise « 2 paquets de 2 tranches de jambon herta cuit à l’étouffé » (non, il ne fallait pas prendre celui sans sel « qui n’est pas bon », ni un paquet de 4 tranches). Elle savait ce qu’elle voulait, précisément. Geneviève ne pouvait plus sortir de chez elle, incapable de descendre les marches qui menaient à l’escalier ni marcher ensuite. Mais elle connaissait tout et avait bien toute sa tête. Sa liste précise était même écrite dans l’ordre des rayons (et pourtant, cela faisait combien d’années qu’elle n’avait pas pu aller au Géant?), mais ce qu’elle ne savait pas, c’est que l’entrée par le rayon frais n’existait plus, on commençait donc toujours les courses parce qu’il y avait écrit en bas! Elle me découpait les références sur les paquets en carton pour que je voie et comprenne bien ce qu’il fallait acheter. Abel avait aussi sa liste de course, écrite sur le dos d’un bout de carton d’un de ses paquets de céréales. Les listes étaient identiques, mais chacun avait écrit la sienne.
Pendant ce temps, Abel qui finissait de se préparer, il enfilait une paire de chaussure, une veste et toujours une casquette. Dans la poche de sa chemise y trônait un stylo et autour de son coup, avec un cordon de pub violet son téléphone portable.

Au moment de partir, Geneviève s’assurait qu’Abel avait assez de sac dans sa voiture, qu’il avait bien pris sa carte bancaire (et me redemandait si je connaissais bien le numéro), qu’il avait les clés du garage, son téléphone et qu’il était assez couvert. Elle s’assurait aussi que ce soit moi qui conduise la voiture.

Et voilà, nous partions tous les deux pour un peu plus d’une heure de courses, faite à un rythme tout doux. C’était la sortie de la journée d’Abel et sûrement aussi une sortie qu’il attendait toute la semaine. Sur le chemin jusqu’au garage, il prenait de mes nouvelles, de celle de ma famille: « Et ton père, ça se passe bien le travail? »… mon père était en arrêt longue maladie (et définitif) depuis au moins 4 ans. Arrivée au garage, je sortais la voiture, il fermait le garage et nous allions au Géant.
Sur le parking, j’avais compris qu’il était important pour lui de se garer toujours vers le même endroit. Il allait chercher avec son jeton le caddie et le pousser le long des courses. Nous faisions les courses tout doucement, je le laissais chercher sur sa liste ce qu’il fallait acheter, réfléchir dans quel rayon ça se trouvait. Je faisais aussi ma blonde arrivée devant le rayon, faisant mine de ne pas trouver LE beurre « Elle et vire je ne sais plus combien de matière grasse, mais il ne fallait pas se tromper ». Le beurre était toujours au même endroit, mais il mettait toujours du temps à le trouver. Je le laissais donc chercher et réfléchir pour que les courses durent plus longtemps parce qu’il appréciait ça et n’aimait pas être brusqué. Au rayon fromage, nous allions voir la fromagère (zut, je ne me souviens plus de son prénom, mais quand il parlait d’elle, il l’appelait toujours par son prénom. Nicole peut être?). Il prenait de ses nouvelles, se plaignait parfois gentillement de son absence la semaine précédente. Il me présentait aussi fièrement, racontant souvent une petite anecdote de moi lorsque j’étais petite.

Durant les courses, il avait des moments où il était un peu moins cohérent ou surprenant (« kiwi? c’est quoi déjà…?? ah oui, le truc marron avec du vert à l’intérieur »). J’aimais ces petites blagues qu’il faisait. A la fin des courses, nous avions beau avoir pris notre temps, c’était trop court pour lui. Alors, il vérifiait sa liste de courses plusieurs fois, relisant ce qu’il avait déjà barré au fur et à mesure, vérifiant que tout était bien dans le caddie, réfléchissant sur ce qu’il avait écrit. Je le laissais faire, c’était sa manière de faire durer les choses. A chaque fin de courses, il disait « oh, je voulais acheter quelque chose, mais je ne sais plus c’est quoi », et nous arpentions à nouveau les rayons à la recherche de rien du tout, juste du temps passé à deux hors de chez lui. Au moment de payer, il cherchait toujours sa carte bancaire, faisant toutes ses poches avant de remettre la main dessus.

Puis, nous nous arrêtions toujours à Paul pour acheter une gourmandise, un croissant ou pain au chocolat. Une petite douceur pour lui et/ou Geneviève et/ou Catherine et moi. Et nous repartions chez lui. On rangeait la voiture au garage et apportions les courses à Geneviève. Je m’assurais de ne pas m’être trompée pour telle ou telle chose, m’excusant de ne pas avoir pu ramener une autre à cause d’une rupture de stock…
Je ne l’aidais pas à ranger ses courses, elle préférait les ranger seule, à son rythme. Avant de partir, j’avais toujours le droit à un chèque. Celui-ci me mettait très mal à l’aise et me gênait. Non, je n’accompagnais pas mon grand-père faire ses courses pour de l’argent. C’était pour moi une sortie que j’attendais tout autant que lui. Les jeudis soir, je me couchais contente de savoir que j’allais le retrouver le lendemain. Pour moi, c’était un moment à nous deux, où je re-découvrais mon grand-père après 14 ans où nous ne nous voyions que très peu puisque nous avions déménagé. Nous tissions une nouvelle relation, je découvrais mon grand-père avec qui j’avais passé beaucoup de temps étant petite. Mais ma grand-mère insistait pour me donner ce chèque. Je finissais par l’accepter, c’était comme ça qu’elle fonctionnait, c’était sa manière de me remercier. Je m’en allais ensuite chez moi, leur disant « à la semaine prochaine ».

J’ai ainsi fait les courses avec Abel pendant presque un an, le temps de mon stage de dernière année d’EJE. J’ai vraiment aimé passer du temps avec lui. Mon stage s’est fini, j’ai du retourner à l’école, à Nantes. Lorsque je retournais sur Tours, je me proposais pour l’accompagner faire ses courses. Et puis Juju a changé de travail, revenant à nouveau sur Nantes. Nous avons donc déménagé et j’ai complètement arrêté de faire les courses.

Depuis, je suis retournée qu’une seule fois sur Tours, en janvier dernier pour leur annoncer que j’étais enceinte. J’étais fière et contente et je souhaitais leur annoncer de vive voix. J’avais aussi prévu d’aller leur présenter mon Bébé, Misha lorsqu’elle serait née, sûrement en août je m’étais dit.

Seulement voilà, les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaite ou comme on l’imagine. En juin/juillet, les choses se sont accélérées et ont tout changé. Mes grands-parents ne sont plus tout jeune, ma grand-mère a eu des problèmes de santé et a été hospitalisée.
Mon grand-père a aussi dû être pris en charge. En étant seul, il s’est retrouvé désorienté, perdant son repère, sa routine et laissant une place grandissante à « son Alzheimer ». Il erre donc d’hôpital en maison de repos, du service psy, urgences…
Lui qui était si gentil, si doux et si calme se retrouve à avoir des excès de violences qu’il ne peut contenir, des moments où il n’arrive pas à être apaisé. Les médicaments l’aident à être moins angoissé. En un an, « son Alzheimer » l’a envahit, de plus en plus présent, allant jusqu’à méconnaître, entre autre, son fils -mon père-. Il n’a pas complètement tout oublié, tout perdu, ses souvenirs les plus anciens sont encore présents. Cela me rappelle mes cours de master de psycho très intéressants sur la mémoire et les différentes formes de mémoire et de pertes de mémoire. Quand mon père lui a dit que j’avais accouché, il n’en revenait pas. Ses souvenirs qu’il a de moi datent de quand j’étais toute petite, alors imaginer que je suis aujourd’hui maman est bien compliqué.

Ma grand-mère a toujours dit qu’elle avait  » de quoi mourir » et qu’elle restait là que pour mon grand-père. Elle qui a toute sa tête (ou en tout cas, une très grande partie) mais qui est bloquée par ce corps qui ne lui permet pas de faire tout ce qu’elle souhaite se retrouve dans un endroit qui n’est pas chez elle. Fini le minimum de confort, les repas de choses qu’elle aime, son quotidien, sa routine. Là voilà dans un lieu où on lui sert à manger suivant son régime (sans sel, sucre et autres choses qui dans notre quotidien nous paraissaient évidentes), où elle s’ennuie aussi terriblement. Elle regrette de ne pas « être partie » avant, de ne pas avoir pris ses médicaments. Mais jusqu’à présent, mon grand-père disait que la vie lui plaisait, que lui n’avait pas envie de mourir, il était bien, tout simplement.

J’aimerai aller les voir, mais je n’ose pas. Déjà parce que mon père (qui a fait les allers-retours dans la journée tout cet été) m’a dit que ce n’était pas le moment, que je devais attendre encore un peu. Mais attendre quoi? Qu’ils soient à nouveau ensemble? Qu’ils aillent mieux? Que Geneviève veuille bien que je vienne? Je crois que rien de tout ça n’est prêt à arriver.
J’avais tellement envie de leur présenter Misha mais aussi envie de présenter mes grands-parents à Misha. Même si ce n’est qu’un bébé, c’est important pour moi qu’elle les rencontre, que je puisse lui en reparler plus tard aussi. J’ai de bons souvenirs avec mes arrières-grands-parents. Pour le moment ce n’est pas possible… J’attends, je patiente… j’espère que cela va être possible. Mais de toute façon, je lui en parlerais, je lui montrerais des photos (je crois que je n’ai qu’une photo de ma grand-mère, elle refuse toujours qu’on la prenne en photo).
Et puis moi, j’ai aussi envie de les revoir… bientôt je l’espère aussi.

Voilà, la vie c’est ça, on naît, il se passe des choses: on vit et partage des choses, créé des relations… et puis un jour on mourra, laissant sûrement et souvent une petite trace dans la tête et le cœur d’autres…

Photo faites en janvier 2011

Courses du vendredi avec Nils qui était en vacances chez moi. Je les aime beaucoup ces photos, la complicité que l’on peut voir et je trouve qu’ils se ressemblent!

♥♥♥

Des p’tits moments avec mes grand-parents pour participer aux mardis tout doux de Maman@homework.

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Mes matinées avec Abel

Une page sur Tours se referme doucement. Nous sommes venus à bout de nos cartons (la chambre en est pleine) et Juju m’a rejoint vendredi soir et a vidé la cave. La maison est encartonnée et prête à être déménagée. Ce n’était pas gagné d’avance!

Jeudi dernier, avec Sam et Nils, nous avons accompagné pour la dernière fois Abel faire ses courses. Depuis le temps que j’en parlais à Sam, elle était contente de pouvoir venir avec nous. Et être fièrement présentés à Nicole (la fromagère bien sûre) comme ses petites filles et arrière petit fils!
Nils était content d’être avec Papy Abel, lui donner la main, jouer au « macho » contre Sam et moi… En plus, Abel lui a donné un petit trésor: la pièce d’1 euros du caddie. Il l’a gardée, montrée à tout le monde et en est très fier de SA pièce!

Quand nous étions petites, nous passions beaucoup de temps avec eux. Abel nous préparait toujours des supers activités (fabriquer des poupées, coudre une marionnette, faire un tableau en plâtre…) et en plus chez eux, on pouvait regarder des films (grande préférence pour ma part pour Mary Poppins et Peter et Elliott le dragon). J’ai vraiment de bons souvenirs avec eux. J’en avais déjà parlé ici ( sur le premier blog de Tiny ). Une fois que l’on a déménagé sur Nantes,en 1995, nous nous sommes un peu éloignés. Nous avions beau venir régulièrement sur Tours au début, ce n’était plus pareil de venir passer une heure ou deux chez eux!
Accompagner Abel faire ses courses a vraiment été un moyen de se redécouvrir!! Des moments de complicité et de rires qui venaient égailler mes vendredis matin…

* un cours de cuisine *

Depuis que l’on a emménagé à Tours, je rêvais de prendre un cours de cuisine à Tours à table. Et j’avais spécialement reperé les cours de … macarons! Original? non! Mais j’avais envie d’améliorer ma technique et plus particulièrement le côté aléatoire lorsque je les fais.

Juju y a déjà pris un cours avec sa soeur: les sushis et avait depuis refait le cours à Freddy et Elise.

Les choses ont fait que je n’en ai jamais pris, faute de courage pour arriver à me lancer! Mais ca y est, c’est fait! J’ai pris mon premier cours la semaine dernière. Pas de macarons, j’ai trop trainé pour m’inscrire et il ne restait plus de place pour moi du coup! J’ai donc choisi un cours de verrines.

J’ai vraiment été conquise, l’ambiance est bonne et très agréable. Nous avons fait trois verrines, une verrine compotée de courgette et mousse aux deux fromages, une verrine de poulet au paprika, deux poivrons et quinoa et une dernière de pannacotta fraise mangue. Ce ne sont pas tous des aliments que j’ai l’habitude de cuisiner et c’est d’ailleurs ça qui était très interessant!

Je vous conseille vivement ces cours très sympas! La vie fait que l’on revient vivre sur Nantes, donc ce cours était malheuresement le seul pour moi (bien que… mais c’est le prochain message).

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Préparation du poulet au paprika2011_06_07_cours_de_cuisine_des_verrines2

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Pannacotta réalisée avec de l’agar-agar2011_06_07_cours_de_cuisine_des_verrines3

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Photo prise juste avant de partir.

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merci à Elise et Salomé pour ce cadeau