★ {This Moment} #16 ★

Un rendez-vous hebdomadaire découvert chez Alice et Zaza, auquel je souhaite participer chez semaine. Si cela vous dit, il suffit de poster chaque vendredi une photo sans légende d’un moment de la semaine, simple, spécial ou extraordinaire. Projet dont SouleMama est à l’origine.
Juste un moment dont on voudrait garder une trace…

Misha allaitée a 9 mois

♥♥♥

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★ « Oui mais toi, tu es maternante » ★

Cette phrase on me l’a dite il y a quelques semaines. Je l’ai trouvé bizarre mais je n’ai pas relevé puisque l’on est tout de suite passé à autre chose. Puis avec du recul j’y ai repensé! « Oui mais toi tu es maternante », je me demande ce que cette personne a voulu me dire ou me faire passer comme message.

J’imagine qu’elle faisait référence au fait que j’allaite Misha et que je la porte… Mais est-ce vraiment parce qu’on allaite, qu’on porte son enfant que l’on est plus maternante? Ma réflexion est donc partie de cette phrase.

Cela m’a fait penser à une phrase que l’on ma souvent dit pendant ma grossesse lorsque je répondais que j’allais allaiter: » ah, ça ne m’étonne pas de toi ». Je m’étais à l’époque demander s’il y avait un profil type de la future maman qui allaite.
voilà plus de 8 mois que j’ai accouché et tout autant que j’allaite (enfin presque si on retire les 4 premiers jours où je n’ai pu allaiter à cause des médicaments que l’on m’avait donné et de notre séparation). Chaque jour je prends plaisir à allaiter Misha parce qu’en fait l’allaitement ce n’est pas qu’une simple question de nourriture. En effet, je pourrais tirer mon lait et lui donner dans un bib’ mais ce n’est pas pareil (et de toute façon, je suis fâchée avec mon tire-lait).

L’allaitement, c’est avant tout un contact physique, un toucher, des regards et l’impression d’apporter ce qu’il y a de meilleur à son enfant.. enfin, ça c’est ma façon de voit l’allaitement. J’aime ces tétées où Misha me regarde avec ses grands yeux, qu’elle me touche avec sa main, qu’elle la porte souvent à ma bouche puis les rires en fin de tétées. Parce qu’en général, on se marre bien à la fin de la tétée! Parfois, elle finit même en gros éclats de rire.
Puis le portage, je vous en ai déjà parlé mais je vois un peu ça comme le prolongement de la grossesse. Pendant 9 mois (enfin, un peu moins) Misha a été porté par mes mouvements, ressentant ce que je faisais. Le portage, c’est une façon de la porter près de mon coeur, berçée par mes mouvements. Et pour moi, j’entends le portage comme portage physio (ma façon de voir les choses est ici, si ça vous dit).
Je pense que ma façon de voir les choses a peut être aussi contribué à cette remarque (avec la motricité libre, l’hapto pendant ma grossesse, la prise en compte de l’enfant et son écoute…)?!

Mais moi, je ne me perçois pas comme plus maternante qu’une autre! En effet, je pense que l’allaitement est ce qu’il y a de mieux adapté pour un bébé. Mais à côté de ça, je trouve que l’on peut, de la même façon s’investir dans une relation -tout comme avec l’allaitement- lorsque l’on donne un biberon. Il suffit d’être présent auprès de son enfant et le regard, le toucher… se font aussi. Ce n’est pas qu’une question de sein ou de biberon, c’est l’attention que l’on porte à l’enfant qui joue! On peut donner le sein sans se préoccuper de son enfant et à l’opposé, donner le biberon dans une attitude « bienveillante » comme on pourrait le faire en allaitant.

Alors aujourd’hui, je ne sais pas si je suis plus maternante qu’une autre maman -et cela m’importe de le savoir-, je ne sais pas si le fait que j’allaite Misha, que je la porte change les choses. Ce que je sais, c’est que j’aime ça, je prends beaucoup de plaisir à l’observer, à regarder ce qu’elle découvre, à l’accompagner dans ses découvertes, à retrouver le contact physique avec elle lorsque je l’allaite, à l’avoir près de moi lorsque je la porte. Je fais tout ça avec beaucoup de plaisir et c’est surement ça qui est important, pour elle comme pour moi! J’ai envie de rajouter une  connerie chose: je suis une « Mater-Nantes »… c’est nul, j’avoue!

Plus sérieusement, et pour finir, je pense que le maternage ce n’est pas juste une question de choix éducatif, c’est la manière dont on se l’approprie et l’amour avec lequel on le fait non? Et toi, tu es « maternante »?

Deux photos faites hier! Le plus dur a été de la descendre sans la réveiller pour la coucher! Mais j’ai réussi assez facilement au final!

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★ Oui mais toi, tu es maternante ★

Oui, mais toi tu es maternante ! Cette phrase on me l’a dite il y a quelque semaine. Je l’ai trouvé bizarre mais je n’ai pas relevé puisque l’on est tout de suite passé à autre chose. Puis avec du recul j’y ai repensé! « Oui mais toi tu es maternante », je me demande ce que cette personne a voulu me dire ou me faire passer comme message.

J’imagine qu’elle faisait référence au fait que j’allaite Misha et que je la porte… Mais est-ce vraiment parce qu’on allaite, qu’on porte son enfant que l’on est plus maternante? Ma réflexion est donc partie de cette phrase.

Cela m’a fait penser à une phrase que l’on ma souvent dit pendant ma grossesse lorsque je répondais que j’allais allaiter: » ah, ça ne m’étonne pas de toi ». Je m’étais à l’époque demander s’il y avait un profil type de la future maman qui allaite.
voilà plus de 8 mois que j’ai accouché et tout autant que j’allaite (enfin presque si on retire les 4 premiers jours où je n’ai pu allaiter à cause des médicaments que l’on m’avait donné et de notre séparation). Chaque jour je prends plaisir à allaiter Misha parce qu’en fait l’allaitement ce n’est pas qu’une simple question de nourriture. En effet, je pourrais tirer mon lait et lui donner dans un bib’ mais ce n’est pas pareil (et de toute façon, je suis fâchée avec mon tire-lait).

L’allaitement, c’est avant tout un contact physique, un toucher, des regards et l’impression d’apporter ce qu’il y a de meilleur à son enfant.. enfin, ça c’est ma façon de voit l’allaitement. J’aime ces tétées où Misha me regarde avec ses grands yeux, qu’elle me touche avec sa main, qu’elle la porte souvent à ma bouche puis les rires en fin de tétées. Parce qu’en général, on se marre bien à la fin de la tétée! Parfois, elle finit même en gros éclats de rire.
Puis le portage, je vous en ai déjà parlé mais je vois un peu ça comme le prolongement de la grossesse. Pendant 9 mois (enfin, un peu moins) Misha a été porté par mes mouvements, ressentant ce que je faisais. Le portage, c’est une façon de la porter près de mon coeur, berçée par mes mouvements. Et pour moi, j’entends le portage comme portage physio (ma façon de voir les choses est ici, si ça vous dit).
Je pense que ma façon de voir les choses a peut être aussi contribué à cette remarque (avec la motricité libre, l’hapto pendant ma grossesse, la prise en compte de l’enfant et son écoute…)?!

Mais moi, je ne me perçois pas comme plus maternante qu’une autre! En effet, je pense que l’allaitement est ce qu’il y a de mieux adapté pour un bébé. Mais à côté de ça, je trouve que l’on peut, de la même façon s’investir dans une relation -tout comme avec l’allaitement- lorsque l’on donne un biberon. Il suffit d’être présent auprès de son enfant et le regard, le toucher… se font aussi. Ce n’est pas qu’une question de sein ou de biberon, c’est l’attention que l’on porte à l’enfant qui joue! On peut donner le sein sans se préoccuper de son enfant et à l’opposé, donner le biberon dans une attitude « bienveillante » comme on pourrait le faire en allaitant.

Alors aujourd’hui, je ne sais pas si je suis plus maternante qu’une autre maman -et cela m’importe de le savoir-, je ne sais pas si le fait que j’allaite Misha, que je la porte change les choses. Ce que je sais, c’est que j’aime ça, je prends beaucoup de plaisir à l’observer, à regarder ce qu’elle découvre, à l’accompagner dans ses découvertes, à retrouver le contact physique avec elle lorsque je l’allaite, à l’avoir près de moi lorsque je la porte. Je fais tout ça avec beaucoup de plaisir et c’est surement ça qui est important, pour elle comme pour moi! J’ai envie de rajouter une  connerie chose: je suis une « Mater-Nantes »… c’est nul, j’avoue!

Plus sérieusement, et pour finir, je pense que le maternage ce n’est pas juste une question de choix éducatif, c’est la manière dont on se l’approprie et l’amour avec lequel on le fait non? Et toi, tu es « maternante »?

Deux photos faites hier! Le plus dur a été de la descendre sans la réveiller pour la coucher! Mais j’ai réussi assez facilement au final!

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★ {This Moment} #1 ★

Un rendez-vous hebdomadaire découvert chez Alice et Zaza, auquel je souhaite participer chaque semaine. Si cela vous dit, il suffit de poster chaque vendredi une photo sans légende d’un moment de la semaine, simple, spécial ou extraordinaire. Projet dont SouleMama est à l’origine.
Juste un moment dont on voudrait garder une trace…

This moment 1

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★ L’allaitement : on ne m’avait pas tout dit {semaine de l’allaitement}★

J’ai presque envie de dire que l’on m’aurait presque menti!

Avant d’être enceinte, je savais que j’allaiterai mon enfant le jour où j’en aurai un. Lorsque je suis « tombée » enceinte (quelle expression horrible!), c’était une évidence, j’allais allaiter! Et ça tombait bien, Juju trouvait que c’était bien, naturel et tout et tout (je ne compte pas faire l’éloge de l’allaitement aujourd’hui).

MAIS, souvent les histoires commencent bien jusqu’au « mais », on ne m’avait pas dit que ça ferait mal! Je crois qu’il y a même un truc qui consiste, une fois que tu as allaité, à ne rien dire. Un truc maternel, que personne ne dit mais qui se fait tout seul, naturellement et qui consisterait à quelque chose comme ça « une fois que tu auras allaitée, tu te tairas! Tu ne diras point aux futures mamans que l’allaitement est douloureux. Seuls les avantages, tu donneras, avec un énorme sourire aux lèvres du style « oh oui, l’allaitement c’était super, ça c’est super bien passé et puis c’est naturel et c’est ce qu’il y a de mieux pour l’enfant ». Tu seras toujours enthousiaste pour en parler! « . Voilà, je pense qu’il existe donc une règle dont personne ne parle ouvertement et qui reprend un peu ces préceptes.

Mais NON, je ne me tairais point! Je vais aller en dehors des chemins tout tracés des mamans allaitantes! Et OUI, je vais balancer sur l’allaitement, comme personne ne l’a jamais fait! Parce que j’aurais aimé savoir tout ça avant d’allaiter!

Par où commencer? J’ai été allaitée, mes 3 soeurs ont été allaitées et plus ça allait et plus ma mère allaitait longtemps. Mes soeurs ont allaité, plus ou moins longtemps aussi. Est-ce héréditaire? Je ne pense pas du tout, je pense que c’est un choix qui appartient à chacun, motivé par différents éléments propre à chacun aussi. Mais très jeune, je savais que j’allaiterais plus tard. J’en parlais déjà ici, mais lorsque j’étais en master 1 de psychologie, j’ai fait un mémoire (TER le terme exacte, qui signifiait un truc genre Travail d’Etudes et de Recherches)  sur les représentations sociales de l’allaitement chez les adolescents, mettant en valeur le fait que le choix de l’allaitement maternel ou non se faisait inconsciemment dès l’adolescence.

Donc, j’avais envie et j’étais prête à allaiter. Je savais que l’allaitement était un peu douloureux, qu’il y avait des risques de crevasses/engorgements et autres réjouissances de ce type. D’ailleurs, je m’étais préparée à ce que cela puisse être douloureux. Je fais plutôt partie des personnes qui aiment bien savoir ce qui va se passer pour mieux appréhender et vivre les choses. Ainsi, je préfère savoir que je risque d’avoir mal que de ne pas le savoir et subir d’autant plus.
Lors de la préparation à l’accouchement, avec ma super sage-femme (ce n’est pas ironique, je l’aime beaucoup et elle m’a beaucoup aidé durant ma grossesse), nous avions parlé allaitement. Juju était aussi présent. Lorsque j’ai abordé le sujet des douleurs types crevasses, elle m’a dit qu’il n’y avait pas de raison. Quand on prend de bonnes postures il n’y a pas raison qu’il y ait des crevasses. Mouaif… j’en suis encore septique! Après et seulement après, j’ai aussi appris que les peaux claires avaient plus de « chance » (ça c’est ironique comme terme) d’avoir de crevasse parce que leur peau était plus sensible. Et moi… j’ai la peau blanche claire.

Et puis est venu le jour où j’ai accouché (tout est raconté ici puis pour ceux qui le souhaitent et n’ont pas suivi nos péripéties). Je n’ai pas pu allaiter tout de suite puisque nous étions séparées. Lorsqu’au quatrième jour, nous avons enfin été réunies, nous avons commencé à mettre en place activement l’allaitement! Je vais quand même préciser qu’après 4 jours de biberons qui coulaient et dégoulinaient tout seuls dans la bouche de ma fille, elle a bien voulu faire l’effort de téter mon sein et heureusement pour moi sinon je crois que j’aurais fait une dépression.

Et très vite, cela a été douloureux. Tout le monde me parlait de cette fameuse montée de lait: « c’est que tu fais ta montée de lait? »,  » c’est la montée de lait qui est douloureuse, après ça va »… Alors oui, j’ai bien eu un peu mal à ce moment là, les seins gonflés, tout chaud et très très tendus. Mais ce n’était pas ça le plus dur! Le plus dur était lorsque Misha tétait!! J’avais vraiment mal au bout des seins. Lorsqu’elle prenait le sein, j’arrêtais de respirer (ce qui n’est pas vraiment adapté, je vous l’accorde), impossible de me concentrer sur autre chose (Juju pouvait toujours parler, je ne l’entendais plus!). Pendant environ une minute, c’était très douloureux, mon bout de sein était comme irrité presque à vif niveau sensation. J’allais jusqu’à appréhender les prochaines tétées. Et ça, ça a duré un mois!!

Alors, oui, quand tu veux allaiter, tu as intérêt de t’accrocher! Mais je sais bien que tout le monde ne ressent pas les mêmes choses. J’ai même une amie qui n’a jamais eu mal en allaitant sa petite blondinette! Si elle n’avait pas été mon amie, je crois que je ne l’aurais pas cru!
Et puis, lorsqu’au début de notre allaitement, j’avais mal, j’ai commencé à me renseigner « c’est normal?, j’en ai pour combien de temps encore? mais toi aussi ça te faisait mal? »… Et là, les langues se délient! Parce que maintenant que tu as choisi d’allaiter, tous les préceptes sur le silence ne tiennent plus!! Tout le monde t’explique (sauf ma copine blonde) que c’était trooop douloureux!!

Quoi? ma soeur ainée mordait dans un mouchoir à chaque fois que mon neveu prenait le sein au début tellement elle avait mal, ma Copine avait tellement mal qu’elle mettait parfois des bouts de sein en silicone, mon autre soeur a arrêté son premier allaitement suite à un engorgement… Einh? Mais pourquoi on ne m’en avait jamais parlé? Est-ce que mon inconscient ne recevait pas ce genre d’informations? Je crois qu’il y a que ma cousine qui m’avait soulevée aussi clairement ce genre de problème lorsque j’étais enceinte (elle n’avait pas du comprendre les préceptes de silence ;-)).

Alors moi, je n’ai pas envie de faire partie de ces mamans qui taisent toutes les difficultés rencontrées lors de leur allaitement et qui ne parlent que « du bonheur des tétées, de la relation que ça crée.. »! Je dis haut et fort que cela a été douloureux pour moi! Ma sage-femme m’a dit qu’il fallait s’accrocher et tenir le coup 2 semaines/1 mois (cela dépend des personnes et des peaux!).

Et elle a eu raison! A la fin de mon premier mois, ça allait bien mieux! D’ailleurs, sur le coup, je ne me suis même pas rendue compte que ça allait mieux. Je commençais à allaiter naturellement et facilement, ce n’est que au bout de deux/trois jours que je me suis dit « oh, mais je n’ai plus mal ». Parce que quand tu as mal, tu en as bien conscience mais quand tu n’as plus mal tu ne t’en rends pas trop compte!

Et puis il y a la cousine de Juju qui a accouché d’un petit Valentin un mois après moi. Quelques jours après son accouchement, elle m’a contactée pour me poser des questions sur l’allaitement. Je suis devenue conseillère en lactation :-)), moi, jeune maman de toute juste un mois. Pas sûre que  j’étais encore très objective, puisque je finissais tout juste mon premier mois d’allaitement!

Je crois au final que l’on s’est rassuré mutuellement. Elle, m’a rassurée avec sa simple question « est-ce que c’est normal que ça (l’allaitement) fasse mal? ». Et moi de lui répondre « Je ne sais pas si c’est « normal » mais oui, ça m’a fait mal. » mais je lui ai surtout dit « ah… mais on oublie donc que ça fait mal? » (je précise qu’elle a eu des jumelles avant son p’tit mec). J’étais rassurée, on peut donc oublier tout ça et apprécier l’allaitement. A ce moment-là, j’avais encore des doutes!

Mais aujourd’hui, après trois mois d’allaitement, je sais que l’on peut apprécier l’allaitement et « oublier » la mise en route. On peut ne retenir que le meilleur, tous ces tétées au quotidien, le côté merveilleux et agréable de l’allaitement. La relation, le toucher qui se met en place, les regards entre Misha et moi… Parce que l’allaitement, c’est quand même magique!

Un autre petit point sur lequel j’aimerais revenir! On m’avait dit « tu verras avec l’allaitement, tu prendras des seins » (cette phrase on me l’a aussi sorti avec la grossesse). Et ben, j’attends toujours!! Je dis « publicité mensongère », va!! Je tiens à préciser que je n’ai pas allaité pour ça pour autant mais y’a bien un moment où j’ai cru que j’allais savoir c’était quoi d’avoir « une vraie poitrine »  (ouais, vous pouvez rire, je suis moi-même morte de rire en l’écrivant… le ridicule ne tue pas, la preuve!).

Une autre publicité mensongère « Avec l’allaitement, ton enfant sera mieux immunisé contre les maladies »… alors pourquoi Misha, a tout juste deux mois et sans raison à chopé un petit rhume. Ok, il était petit mais j’imaginais idéalement, ma fille jamais malade pendant ces premiers mois! Que je suis naïve!

J’ai écris ce message parce que je pense que cela aurait été plus simple si j’avais su que ça pouvait être si dur. Ca ne m’aurait pas empêché ni dégoûté d’allaiter, j’aurais juste été mieux préparée. Je me serais poser moins de questions et j’aurai eu moins de doute sur ma capacité à allaiter, c’était tout simplement normal! J’espère ne pas vous avoir dégoûté de l’allaitement, parce que ce n’était pas du tout le but de ce message, je voulais juste le dire, informer pour mieux le vivre! Pour mon prochain enfant (non non, ce n’est pas encore d’actualité!), je souhaiterais toujours allaiter, avec cette même motivation.
Et pour Misha je compte toujours allaiter 6 mois en exclusif…

Enfin, je finirais bien mon message par  » L’allaitement, c’est vraiment super! On crée une relation et propose ce qu’il y a de plus adapté à l’enfant. J’ai adoré allaiter (et j’adore encore), j’aime ces moments avec Misha. Et avoir ma petite Puce qui tête, je trouve ça vraiment très beau et agréable. Mais putain! qu’est ce que ça a été dur les premières (4 quand même) semaines!!! » Et merde, je viens d’entrer dans le discours de la mère allaitante, avec les préceptes uniques sur le bonheur d’allaiter… 🙂

Photo prise hier (Misha à 3 mois)
image

Misha à deux moisimage

Misha à un moisimage

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J’ai écris ce message la semaine dernière pour le publier… Un jour et je me suis rendue compte que cette semaine était la SMAM : la semaine mondiale de l’allaitement maternel. Alors j’inscris cet article dans cette semaine, c’est mieux quand même!

★ De tes grands yeux ★

★ De tes grands yeux, encore bleus pour le moment ★
★ Tu nous regardes et ne nous quitte pas des yeux ★
★ Mais que vois-tu vraiment? ★

C’est vrai ça, qu’est ce qu’elle voit vraiment? Quelle perception a t-telle de son environnement et plus largement du monde? Une petite puce d’un mois et demi qui nous cherche et suit du regard. Maintenant, elle tourne même sa tête pour regarder où l’on part!

Dans sa position préférée…  contre mon ventre. C’est la position qui l’apaise et la calme. Avec elle, nous n’avons pas besoin de faire des kilomètres à pieds pour la calmer ou la bercer. Il suffit juste de la mettre contre soi et elle se calme… et finit souvent par s’endormir.

J’aime bien cette photo que j’ai tenté de faire quand elle me regardait!

Photos prises la semaine dernière:

Les derniers moments dans son moïse
-mais pour le moment, je n’ai toujours pas envie de la passer dans son grand lit-

Derniers moments passés avec Noah -agent secret-

Jeudi j’ai dû passer mon scanner et je n’ai donc pas pu l’allaiter pendant 24 heures. J’ai donc eu une semaine pour tirer mon lait. Elle a refusé de boire au biberon mais l’alternative auquelle j’avais pensé à bien fonctionnnné… la pipette doliprane!

« Biberon » donné par Tata Alice sous le regard de Mamynette

Un autre donné par Mamy

Deux par Papa et trois par moi… Tout le monde a pu en profiter!

Avec son Papy et sa Mamy

Une journée passée avec Copine

Et photos faites par Copine… de mon petit singe!

Une soirée à chercher désespérement ce pouce qui se cache encore beaucoup

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★ Dans mon téléphone, il y a… #1 ★

★ Des photos, par centaines ★
★ Prises souvent sur le vif ★
★ Des petites traces du quotidien ★

Juste envie de partager les photos qui s’accumulent sur mon téléphone. Elles sont le reflet de nos journées, des moments simples que je partage par mms avec Juju (et le reste de la famille).


★ Premier instant en peau à peau juste après la césarienne. Je trouve MIsha si belle, si petite. / Les trois autres photos ont été prises en réa, l’après-midi après la césarienne, quand Misha est venue me voir. Des photos faites par Marie-Françoise, l’auxiliaire de puericulture qui s’occupait de Misha. c’est aussi la première photo de nous trois.Tout comme moi, elle aime beaucoup faire des photos.


★ Une visite tant attendue de Misha lorsque j’étais en médecine interne. Préparée par Mari-Françoise pour un bon moment en peau à peau.


★ Etre fière d’avoir réussi à tirer autant de lait (du colostrum, ça se voit non? ;-))


★ Prendre du plaisir à la regarder, toute repue, après des tétées.


★ Son premier grand sourire imortaliser un petit matin après avoir tété. J’aime cette photo, la re-regarder et repenser aussi aux doux moments passés au CHU.


★ Dans l’ordre: un moment calin/ Patienter en faisant une sieste (pour Misha et Juju) en attendant l’autorisation de sortie de la maternité/ Un soir entre nous à la maternité/ Rencontre avec le « coussin » Noah.


★ Subir mes aneries: petite houpette avec ces cheveux!


★ Moments calins à deux, tétées, siestes, repos… tout est bon pour profiter… je suis « maman » d’une jolie petite puce!


★ Tenue du dimanche, un dimanche pour le fun, avec la robe de baptème d’Elise et qui a donc au moins…32 ans! Ce jour-là, j’étais en tee-shirt rouge pétant Wriggles, à chacun son style 🙂


★ Tenues d’été pour un bébé d’été, avec en première photo, la robe faite par sa Tata Elise. Je me retrouve le matin, devant son armoire pour choisir ses petits vêtements…roses ou blancs.


★ Un pyjama que j’adore sur sa couverture que j’adore (la collection Petit Bateau à rayures milleraies rose).


★ Une tenue entièrement cousue par Mamy: bloomer et bavoir en liberty, chemise à colerette issue du livre « Intemporel pour Bébé ». Doudou et hochet Moulin Roty, plaid Petit Bateau… tout’c’qu’j’aime!


★ Ressembler à un petit singe, tout fin, tout mignon! J’adore ces deux photos.


★ Moment de détente dans le bain, même si sur la photo elle parait toute « enroulée », elle adore ça. Et faire sa craneuse (je parle de Misha bien sure) dans la sortie de bain offerte par les Blondes.


★ Attendre dans une salle d’attente désuète d’un laboratoire d’analyse et se demander depuis quelle année la décoration n’a pas été refaite. Vivement que mon laboratoire habituel réouvre.


★ Passer un après-midi aux urgences pédiatriques pour une petite puce de tout juste 2 semaines. L’observer être si calme, reposée et courageuse dans un milieu assez hostile. Au final, RAS et sa prise de sang (pour controler son calcium) a été faite par la même occasion.


★ Faire des siestes avec ses doudous, toujours près d’elle, même si elle ne sait pas encore que ce sont SES doudous! Elle leur parle, les fait bouger, les sent… Je ne les lui laisse pas encore la nuit, ils sont trop grands pour elle!


★ Dormir dans le petit lit « spécialement préparé pour Misha » chez son papy et sa mamy avec, en prime, le petit doudou de Papy.


★ Puis grandir et y être de plus en plus à l’étroit.

★ S’endormir facilement partout tout en préférant être dans les bras. La photo en bas au milieu, c’est au parc, sous le drap et entre le sac et le panier pour être à l’abri du vent et du soleil. Et la dernière en bas à droite, c’est en voiture pour aller à la mer par une belle journée.

★ Dormir comme son papa, les mains derrières la tête!

★ Se rendre compte que cette charmant demoiselle a les joues de plus en plus rondes… L’allaitement lui va bien 😉

Et vous, dans vos téléphones, vous avez quoi comme photos?

Photos prises avec mon téléphone

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★Entre nous c’est fini… je te hais! ★

De toute façon ça avait mal commencé! On nous a présenté au mauvais moment, ça aurait peut être pu marcher entre nous sinon, qui sait?  Je te connaissais un peu déjà, j’avais entendu parler de toi, mais dès le début tu ne m’attirais pas. C’était une évidence pour moi, je n’aurai pas besoin de toi.

Mais le sort en a jugé différemment! Tout s’est passé très vite et sans le voir venir on s’est rencontré et retrouvé seuls, tous les deux. En face à face, nous avons dû nous apprivoiser, rapidement, je n’ai pas eu le choix. Dans mon entourage, je n’avais pas vu personne à tes côtés. C’est donc seule que j’ai dû te dompter. Pas facile au début, j’étais un peu gauche, pas très douée. Non pas que je me cherche des excuses, mais je n’étais pas très en forme à ce moment-là.
Je t’ai côtoyé, toutes les 4/5 heures pendant environ 10 minutes, c’est ce que l’on m’avait conseillé. J’ai bien eu l’impression que je n’y arriverais jamais au début, pas facile quand on n’en a pas envie. Parce que oui, ta présence me rendait triste, elle me renvoyait à ma solitude.  J’étais seule, la laissant dans un milieu inconnu et je devais me débrouiller avec toi. Si tu étais là, c’est que je n’étais pas en capacité de faire simplement et naturellement, comme je l’avais souhaité.

Quand je repense à toi, je repense tout de suite à ton bruit. Léger, sourd et répétitif. Tu aurais pu me rendre folle, parce que dans le silence, je n’entendais que toi. J’en étais parfois rendue, comme une toquée, à compter ton rythme. Et puis tu me faisais un peu mal, je n’étais pas habituée.
Comme je n’étais toujours pas en capacité de m’assoir, il n’était pas aisé pour moi de t’utiliser. Je m’en mettais souvent partout, me tachant et laissant une odeur sur moi. Laissant à la fin, ton récipient quasiment vide. Ca me mettait encore plus en rogne contre toi, j’avais l’impression d’être incapable. Je n’y arriverais donc peut être jamais??

Quatre jours, nous avons passé quatre longs jours ensemble. Je n’avais qu’une hâte, t’abandonner, te laisser de côté et t’oublier. Le dernier jour, j’étais quand même un peu fière de moi, grâce à toi, j’avais réussi à « bien » remplir ton récipient. Peut être au final que ça allait marcher, que j’allais y arriver.
Le quatrième jour, on est venu me chercher pour me changer de service! Tu as voyagé avec moi, accroché à l’arrière de mon lit. Personnellement, je t’aurais bien laissé sur place, mais les personnes ont préféré que tu viennes avec moi. Une fois arrivée dans le nouveau service, tu étais toujours prêt de moi, mais c’était fini, je n’avais plus besoin de toi! Je t’ai oublié sans problème et surtout avec grand plaisir. On a même fini par te retirer de ma chambre, je t’ai regardé partir, sans te dire au revoir. Juste un petit rictus intérieur, je ne te reverrais plus!!

J’avoue… tu m’as quand même été utile puisque tu m’as permis d’y arriver. C’était d’ailleurs la chose à laquelle je m’accrochais le plus, il fallait que j’y arrive! Problème problème, c’est que je t’ai associé à cette période un peu dure!

Et puis, il y a deux semaines, toujours pour des raisons de santé, j’ai du aller passer un scanner. Je me suis pointée, ma petite puce et ma mère avec moi, toute guillerette. Ce n’était pour moi qu’une petite étape à faire, une broutille puisque je suis persuadée que ça ne va rien donner. Et là, avant de le commencer, on m’annonce que je ne vais pas pouvoir le faire, mais surtout que je vais avoir à nouveau besoin de toi.

Pourtant j’avais dit « plus jamais je ne l’utiliserais, plus jamais!!!! ». Nous sommes donc rentrés et j’ai commencé à stresser. Je ne voulais plus avoir affaire à toi, j’avais pourtant été claire avec moi même! J’étais énervée, je ne m’y étais pas préparée et je n’en avais pas envie.
Chez moi, j’avais bien dans un placard un de tes collègues, beaucoup plus simple, pas électrique, mais ce n’était pas l’idéal. On m’a donc donné un papier pour que j’aille te chercher.

Nous voilà à nouveau ensemble. Toi, tes branchements, ton bruit sourd et répétitif, ta couleur blanche avec un peu de mauve. Je ne t’aime toujours pas, tu ne m’inspires ni confiance ni plaisir. Mais je n’ai pas le choix, c’est pour ma petite que je dois le faire.
Cette fois-ci, les choses ont changé, je te connais et je maitrise la chose. Je tente d’abord d’être seule avec toi, mais ça ne marche que moyen. Alors, tu viens partager les moments d’intimité de ma petite puce et moi. Nous voilà, tous les trois, souvent réunis comme un trio. Petite puce est cool et t’accepte. Je t’ai présenté à elle et je lui ai expliqué pourquoi tu étais là, avec un air jovial pour lui paraitre rassurant. Pour moi, tu n’y ai pas du tout! Elle doit commence à connaitre ton bruit sourd et répétitif, tu ne lui fais pas peur.
J’ai l’impression que je n’y arriverais jamais, que je n’aurais jamais assez pour tenir une journée. Alors je continue, durant toute une semaine, jour et nuit. La nuit surtout, c’est là que c’est plus facile pour moi.
Et voilà, la semaine passe et c’est LA journée où je vais te côtoyer seule. Je n’y avais pas pensé au début que je devrais être avec toi jusqu’à ce jour, je pense que ça serait fini le matin et basta. Mais non, nous passons la journée ensemble, tu viens même chez mes parents. Tout le monde se demande toujours d’où vient ce bruit, ton bruit! Mais là, nous sommes en duo, petite puce n’a pas le droit de te partager avec moi, j’ai pris un médicament qui me l’interdit pendant 24 longues heures. La nuit, je suis obligée de me lever plus que d’habitude parce que j’ai besoin de toi. Et oui, j’en suis rendue à avoir besoin de toi puisque tu es moins efficace que petite puce.

Et puis c’est le lendemain matin. Fini, je te range avec grand plaisir. Dire que tu vas rester 6 mois chez nous, ça me parait énorme. Peut être que je pourrais te rendre avant, de toute façon je ne te veux plus! Je n’ai plus besoin de toi, tu as rempli ta mission, c’est fini maintenant.
Enfin je pensais. Depuis que je t’ai utilisé, les choses ont un peu changé. Ma production est différente et les besoins de petite puce ne suffisent plus à me « soulager ». Sans que je m’y attende, me voilà, à 2 heures du mat’ à te sortir de ton rangement. C’est moi qui le fait, à ma demande, à mon besoin! Mais où j’en suis rendue, suis-je complètement désespérée pour le faire? Non, j’en ai juste besoin sinon je ne vais pas tenir!! Je suis donc revenue vers toi cette nuit là. Et depuis plus rien, et espérons que ça dure.

Pour ceux qui n’ont pas suivi depuis le début et si vous êtes intéressés, ça avait commencé et fini ici.

★ Nos premiers instants vraiment ensemble ★

Il aura fallu attendre 4 jours après mon accouchement pour que j’aille enfin en maternité et que je sois réunie avec Misha.
Le brancardier m’a déposée dans ma chambre (une différente de celle de notre arrivée 5 jours plus tôt). Je suis seule à attendre que Juju et Misha me rejoignent. Ils sont encore en néonat. En attendant, je fais la connaissance de Cindy, une très très jeune aide-soignante de la maternité. Nous allons bientôt passer nos premiers instants vraiment ensemble.

Arrivent enfin Juju, Misha et une auxiliaire du puériculture de néonat, chargés de toutes nos affaires. Je pleure, nous voilà enfin ensemble pour de bon. L’auxiliaire me donne des informations sur Misha, son dernier biberon mais je ne retiens rien. Je regarde juste Misha, paisiblement endormie dans son berceau. Elle est belle, vraiment très belle, je n’en reviens toujours pas. C’est ma fille, elle est là, enfin, avec moi.
Mais c’est aussi dur puisque je prends conscience que je ne la connais pas. Je l’ai seulement vue 3-4 heures depuis sa naissance. Je ne connais rien de son rythme, de ses habitudes, de ses mimiques, de ses besoins, de sa manière d’être, de pleurer. J’ai l’impression d’avoir un Bébé inconnu face à moi. Juju me rassure et cela me rassure aussi puisqu’ils se connaissent.

Nous allons devoir tous trouver notre place. Pour Juju aussi ça change, il s’occupait seul de Misha, lui donner le biberon et maintenant, je vais l’allaiter et prendre aussi une place.
Freddy , qui a fait l’aller-retour depuis Baden où elle est en vacances avec Elise et tous les petits, arrive aussi à ce moment-là. Elle découvre sa petite fille. Elle n’est pas arrivée au moment le plus adapté et ne restera qu’un petit quart d’heure.

Cindy est repassée nous voir, avec une jeune stagiaire. Elles posent sur ma table, 6 petits biberons de lait en me disant « vous essayerez de la mettre au sein à 18heures au plus tard et si elle ne veut pas, vous lui donnerez un biberon ». Je ne réponds pas, mais ça ne va pas du tout. Elle me propose aussi du sirop pour Misha « si elle a des coliques ». On est à peine arrivée en maternité que j’ai déjà envie de partir. Je pleure à nouveau (et encore), je VEUX allaiter Misha, je ne veux pas « juste essayer ». Je me sens bien seule et plus soutenue du tout ( enfin, par Juju si).
Lorsque la sage-femme vient me rencontrer pour me rebrancher ma perfusion et me défaire la deuxième, je fonds à nouveau en larme. Je lui explique tout ce qui ne va pas. Elle a aussi les larmes aux yeux (je sens que ça la touche, elle a une petite fille de 9 mois qu’elle allaite encore). Elle me rassure, me dit que « les biberons ne servent à rien, on va les cacher pour ne plus que vous les voyiez (et elle les mets dans un placard). Quand Misha se réveillera vous m’appellerez pour qu’on essaye de la mettre au sein si vous avez besoin ». Je suis un peu rassurée et je sens que je peux compter sur elle. D’ailleurs, pendant tout mon séjour, elle sera très présente, soutenante et rassurante.
Elle m’explique aussi qu’il va falloir que je me mette debout, que je commence à marcher:  » Normalement, à J1 on se met debout et à J2 on prend sa douche ». Moi je suis à J4 et je ne tiens pas encore debout! Ce n’est pas facile, la cicatrice me tire énormément. Mon premier tour aux toilettes me demande beaucoup d’énergie et Juju finit par me soutenir pour que je retourne m’allonger puisque je ne me sens pas bien.

Puis on est tous les trois dans la chambre. Je ne sais pas quoi faire, je n’ose pas prendre Misha dans mes bras et d’ailleurs, je ne suis pas capable de la sortir seule de son berceau. Lorsqu’elle se met à pleurer, je pleure avec elle, je me rends compte que je ne connais même pas son pleur et je ne sais pas vraiment ce qu’elle a. A-t-elle faim? A-t-elle mal au ventre? A juste-elle besoin de pleurer et de s’exprimer? D’ailleurs, je me demande comment vit-elle tout ce qui se passe? Juju ainsi que l’équipe de néonat lui ont expliqué tout ce qu’il se passait et moi aussi lorsque l’on s’est vu…
Vient le moment où on essaye de la mettre au sein. Je la prends en peau à peau contre moi. La sage-femme m’a conseillée de la prendre au maximum en peau à peau pour moi, pour mon plaisir et mon besoin personnel mais aussi pour elle et pour stimuler l’allaitement. Nous sommes donc l’une contre l’autre, son corps chaud contre le mien. Elle finit par arriver à prendre mon sein et téter. Je suis heureuse, soulagée et émue de la voir ainsi. Ce moment, je l’attendais depuis longtemps sans trop y croire. Elle qui jusqu’à présent était nourrie au biberon (qui coulait tout seul et très vite), arrive à faire l’effort de téter. Je revois son petit corps nu avec sa peau plus foncée et rouge contrastant avec le mienne!

La première nuit, Juju est resté dormir avec nous. Jusqu’à présent, il restait dormir dans la chambre de Misha en néonat, s’occupant d’elle aussi la nuit quand elle en avait besoin. Cette première nuit, je me sentais bien incapable de m’occuper de Misha toute seule puisque je me levais péniblement seulement depuis quelques heures. Une première nuit pas vraiment évidente, Misha n’arrivait pas à bien prendre le sein, elle tétait à peine plus d’une minute.

J’ai très peu dormi de la nuit, essayant de la remettre au sein régulièrement puisqu’elle réclamait. Juju ne s’est pas réveillé de la nuit… depuis que l’on est ensemble, il ne l’entend plus pleurer la nuit! Je ne l’ai pas réveillé non plus puisqu’il ne pouvait pas m’aider à allaiter. Cette nuit là, j’ai aussi changé pour la première fois sa couche. Comme je ne tenais pas longtemps debout, je l’avais déshabillé et rhabillé sur mon lit. Je me suis aussi retrouvée face à moi-même au moment du change: à son quatrième jour, je ne savais même pas comment elle était nettoyée jusqu’à présent: avec ou sans savon? avec lequel?… Je me suis débrouillée, mais je me suis rendue compte une nouvelle fois que je ne connaissais rien de ses habitudes.
Lorsqu’une aide-soignante est venue me voir vers 6 heures du matin, je me suis faite grondée de ne pas les avoir appeler pour m’aider à mettre Misha au sein. De manière un peu brusque elle le fait, lui ouvrant grand la bouche, lui appuyant fort sur les joues pour qu’elle tête. Elle n’a pas vraiment l’habitude de devoir forcer pour avoir du lait. Elle repart et je me sens bien seule. Est-ce que ça vaut vraiment le coup que je continue l’allaitement? Y arrivera-t-elle? Puis vient la sage-femme, elle me rassure, me donne des astuces et m’aide plus doucement à mettre Misha au sein… et ça marche, elle tête bien! Ca me réconforte dans mon choix de l’allaitement et dans sa capacité à téter.

Premier matin en maternité, je suis fatiguée et je comprends mieux pourquoi on m’a dit qu’il fallait que je dorme dès que Misha dort. Il faut que je récupère pour assurer ensuite. Juju est toujours très présent pour Misha et pour moi. C’est principalement lui qui la change, ce qui m’évite de rester trop longtemps debout.
D’ailleurs, je suis censée prendre ma douche (pour rappel « à J2, après une césarienne les mamans doivent faire leur douche »… et moi je suis à J5 et debout seulement depuis l’après-midi de la veille). La chaise qui est dans ma douche est bien utile puisque j’ai du mal à tenir debout. A chaque fois que je suis dans la salle de bain, je laisse la porte entrouverte pour que Juju puisse venir si j’ai besoin. Et j’ai bien fait puisqu’au moment de me sécher, je ne me sens pas bien. J’appelle Juju et lui demande d’appeler quelqu’un parce que je sens que ça ne va pas aller mieux. Il arrive mais je ne vois et n’entends déjà plus rien.

Au bout d’un moment, j’entends, très très au loin, des voix qui me disent qu’elles vont m’aider à aller sur mon lit. En effet, je me retrouve sur mon lit, mais j’ai énormément de mal à revenir à moi. Je pense que c’est une des premières fois que je mets autant de temps à revenir à moi. Je sens vaguement que l’on me prend la tension (qui était normal), j’ai du mal à ouvrir les yeux et je pleure (quand je perds connaissance, je perds souvent, sans comprendre d’où ça vient et sans maitriser, c’est assez bizarre). La sage-femme me dit de me reposer, j’ai fait un malaise vagal. Juju est autorisé à revenir dans la chambre.

D’un côté, j’ai Misha qui dort dans son berceau et de l’autre Juju assis sur le fauteuil. Je suis épuisée et m’endors. Mais j’ai d’énormes sursauts régulièrement. Depuis la césarienne, je me sens pleine de tensions dès que je m’endors, c’est très désagréable. Ce malaise me montre que je suis encore assez faible, il faut que j’y aille encore doucement.

Nous commençons à avoir un peu de visites, mais nous les limitons beaucoup. Je préfère me reposer tranquillement, continuer à mettre en place l’allaitement et être tous les trois, se découvrir toutes les deux. La famille est aussi impatiente de venir rencontrer Misha.
Lorsqu’elle était en néonat, Misha avait le droit aux visites (durant deux heures). Mais par égoïsme, je ne préférais pas qu’elle en ait. Je n’avais pas envie que des personnes passent plus de temps que moi avec elle, qu’elles voient défiler la famille alors que j’étais loin d’elle. C’était peut être bête mais comme nous n’étions pas encore réunies, j’avais ce positionnement, que Juju a d’ailleurs respecté sans problème (ainsi que la famille). Après coup, lorsque j’en ai parlé à la personne avec qui on a fait l’hapto, elle a dit que ce n’était pas égoïste mais approprié pour Misha qui avait besoin de stabilité et de repères ( par Juju, l’équipe qui s’en occupait aussi et moi). Au final, ce n’est peut être pas complètement de l’égoïsme mais un peu quand même je pense!

L’allaitement continue doucement à se mettre en place. Parfois Misha arrive très bien à téter, parfois elle a du mal, elle cherche mais n’y arrive pas. Je commence aussi à avoir des montées de lait un peu douloureuses. L’allaitement, ce n’est pas évident, je le savais bien mais là j’en prends vraiment conscience. Il faut s’accrocher et je pense que la motivation est vraiment importante! La motivation je l’ai, faut juste que je m’accroche!

Les nuits Misha dort plutôt bien. Tellement bien, que je la réveille pour lui donner le sein (pour qu’elle tête toutes les 4/5 heures). Lorsqu’elle était en néonat et nourrit au biberon, elle avait perdu du poids comme tous les bébés et elle avait recommencé à le prendre. Sauf qu’avec la mise en place de l’allaitement, elle a reperdu du poids à nouveau. En attendant qu’elle en reprenne, il faut que je continue de la réveiller. Mais je suis bien consciente d’avoir de la chance qu’elle dorme bien.
Dans la journée, je profite d’elle, d’être près d’elle. Les sages-femmes m’ont dit qu’il fallait que je profite que « ça n’en fera pas une enfant plus capricieuse ». J’aime la sentir contre moi, sur moi. Nous faisons des siestes ensembles, ça me fait du bien (y’a encore un petit côté égoïste puisqu’elle ne demande rien).

Nous avons droit à une visite très sympa… Marie-Françoise. Marie-Françoise, est pour moi, la personne qui m’amenait Misha lorsque nous étions séparées, c’est aussi la personne qui s’en occupait. Elle ne travaillait pas le jour où Misha et moi nous nous sommes retrouvés en maternité mais elle m’avait dit qu’elle passerait surement nous voir. C’est un moment très émouvant puisque nous avons beaucoup discuté.

Elle nous a expliqué avoir apprécié « accompagner notre famille ». Nous avons eu la chance d’être dans une période où elle a pu se détacher facilement pour venir me voir avec Misha, en plus, le hasard du planning à fait que c’est toujours elle qui se détachait. Ca nous a permis de créer une relation sur la continuité. J’ai aimé avoir sa manière de voir les choses. Elle a trouvé Misha très fatiguée le premier jour, après sa naissance mais lorsqu’elles étaient venue me voir, elle l’a trouvé attentive et m’a trouvée très présente aussi par rapport à ma césarienne/opération (et par rapport à d’autres mamans).

Mais c’est surtout au deuxième jour qu’elle a trouvé Misha très éveillée, surtout lorsque l’on s’était vue. Elle nous a trouvé tous les trois très unis et présents. Lorsqu’on lui a parlé de notre parcours (hapto/blog et photos/projets naissance…), elle a compris notre implication. A chaque rencontre, elle prenait beaucoup de photos, avec mon téléphone pour que je puisse les avoir avec moi, avec mon appareil photo pour garder des souvenirs… Elle trouvait que cette étape était importante dans la vie de Misha et les photos permettront de lui en parler et lui montrer où elle était et comment ça se passait.

C’était un moment vraiment sympa et émouvant. Je crois que je n’arrive à tout redire ou partager tout ce qui s’est dit et tout ce qui s’est échangé à ce moment-là. Le fait d’en reparler avec elle me fait à nouveau pleurer. Marie-Françoise me propose de venir visiter le service néonat quand je le souhaiterais si j’en ai envie. Pendant toute sa visite, Misha dormait mais avait beaucoup de sourire dans son sommeil, c’était marrant!

Dans les visites, nous avons aussi l’obstétricienne qui m’a suivi pendant ma grossesse et qui m’a fait ma césarienne qui vient nous voir. Elle vient prendre de nos nouvelles et nous expliquer ce qui c’est passé pendant l’opération. Le fibrome était donc bien plus gros que ce que l’on avait vu aux échographies. Il avait un pédoncule à l’avant ce qui a permis de le retirer et sans conséquences à priori sur des nouvelles grossesses permettant aussi un accouchement par voie basse. Je crois que c’est le seul côté positif de cette histoire. Le suivi post-grossesse sera aussi plus simple du coup.

Les jours passent, je vais mieux mais je pleure encore beaucoup. Principalement si on me demande si ça va, oui je vais bien mais cette question me fait pleurer donc je perds toute crédibilité de dire que « ça va » en pleurant. En même temps, tout le monde est gentil et me rassure en me disant que c’est normale et important de pleurer après tout ce que l’on a vécu.
Juju est toujours très présent (il a posé deux jours en plus pour ne pas retourner travailler en fin de semaine) pour Misha et moi. Et j’en ai besoin, il me rassure puisqu’il peut prendre le relais si je fatigue trop (au milieu du bain/à la fin d’un change…). Le soir il rentre se reposer et dormir à la maison et le matin je l’attends pour faire le bain de Misha mais aussi pour me laver (mon malaise m’ayant fait un peu peur!).

Dimanche, on me demande quand est-ce que je souhaite sortir. On en parle régulièrement avec Juju, j’en ai marre du CHU ( bien qu’ils soient tous gentils et m’accompagnent bien), j’ai envie que l’on rentre tous les trois chez nous et en même temps, je crois que j’ai un peu peur. L’allaitement se mettant tout juste en place (et commence déjà à être douloureux), Misha n’a pas encore repris un peu de poids et je suis encore très fatiguée et faible (je pense aussi à nos trois étages sans ascenseur). On me dit que je peux prendre mon temps, y réfléchir (eux sont plutôt partant pour mardi).
Lundi matin, c’est décidé, nous avons passé une bonne nuit et j’ai envie de sortir. Je préviens la sage-femme (qui n’était pas au courant et qui pensait que je sortais mardi), l’interne doit passer me voir. Mais avant, je dois faire ma prise de sang et Misha aussi et surtout, nous devons attendre les résultats. L’attente est longue, très longue… On me parle de mettre un traitement pour la thyroïde, mais je ne comprends pas puisque jusqu’à présent, ce problème avait été exclu?!

Je demande à l’interne de me réexpliquer tout ce qui m’a été fait et ce que j’ai eu puisque j’ai énormément de mal à comprendre. Il nous refait un tour rapide de ce que j’ai eu, ponctué de « d’accord » à chaque fin de phrase et nous expliquant que mon hypercalcémie pourrait quand même venir de la thyroïde. On doit attendre les résultats de la prise de sang. Pour Misha, son taux de calcium de sa dernière prise de sang était toujours en normal haut, on doit aussi attendre pour savoir ce que l’on fait et une nouvelle prise de sang et programmée pour la semaine suivante et en attendant, une « poche pipi » lui ai posé.
Nous attendons encore et encore. C’est l’occasion pour moi d’aller visiter le service de néonat. C’est la première sortie de ma chambre. Nous arpentons les couloirs jusqu’au service. Pour y rentrer, il faut sonner et attendre que l’on nous ouvre. On passe d’abord par l’unité kangourou et on arrive en néonat où Marie-Françoise nous « reçoit ». Les couloirs sont agrémentés de stickers Moulin Roty (Juju m’avait déjà montré des photos), tandis que ceux de la maternité sont de Ségo de Série-Golo. L’unité est très calme. Il y a plusieurs chambre (6 je crois) qui peuvent accueillir un ou deux enfants. La chambre de Misha accueille une nouvelle petite fille.

Ca me fait bizarre de me retrouver là, Misha y a séjourné 4 jours. Juju a passé beaucoup de temps à ses côtés pour ne pas qu’elle soit seule. Une autre personne de l’équipe vient nous voir, c’était elle qui était venue chercher Misha après la césarienne, elle trouve qu’elle a déjà beaucoup changé. J’ai le droit à toute l’explication du fonctionnement du service néonat, je croise aussi une maman en blouse qui va donner le biberon à son enfant. Quand Juju était en néonat, il devait mettre une blouse à chaque fois qu’il faisait un « soin » à Misha ou qu’il lui donnait le biberon (dans ce service, il n’y a pas que des enfants en « hébergement » comme l’était Misha).
Je finis par accélérer la conversation et à partir un petit peu rapidement… je commence à me sentir mal. Nous sortons et je m’assois sur la première chaise venue. Je crois que cette première sortie était un peu trop longue pour moi, je ne tiens toujours pas longtemps debout (sans bouger), comme quand j’étais enceinte. Je fatigue vite et me trouve à la limite du malaise.

De retour dans la chambre, nous attendons toujours les résultats des prises de sang. Les miens arrivent, mon taux de calcium est bon, donc pas de traitement (et je dois continuer mes prises de sang pour le surveiller pendant un mois). Pour ceux de Misha, on attend d’avoir l’avis du pédiatre et du médecin pour savoir si on doit lui donner ou non la vitamine D (son taux de calcium étant normal haut). Et à 16 heure, nous avons enfin l’autorisation de sortir!!

Je sors de la maternité… cela faisait 8 jours que je n’étais pas sortie. Le magnifique soleil me pique les yeux, Misha aussi a du mal avec autant de luminosité. Le voyage en voiture « remue » beaucoup et me stresse un peu. Ce n’est pas agréable du tout sur mon ventre et ma cicatrice.
Et nous voilà, tous les trois à franchir la porte de chez nous, une nouvelle vie commence, celle que nous avions tant attendue!
Je pleure, beaucoup, tout le temps. Je suis contente, heureuse mais je ne peux m’empêcher de pleurer depuis une semaine. Les hormones surement? Une des sage-femme m’avait donné les cordonnées des psy du CHU, j’y pense souvent… Pourquoi je pleure autant? J’en suis rendue à me demander si je ne fais pas un baby blues ou une super dépression post partum…??! mais je n’ai pas l’impression que c’est ça non plus. Juju me rassure, est à mes côtés et est patient. Au fond de moi je me dis qu’il faudrait peut être que j’aille voir un des psy. Je me laisse une semaine pour remonter un peu niveau moral avant d’en contacter un. Par moment, j’ai l’impression que ça va mieux et d’un coup je fonds en larmes.
Au final, les jours passent, je pleure de moins en moins. On peut même dire que je ne pleure plus (sauf quand je raconte tout ce qui c’est passé, ou que je parle de la néonat et de notre séparation). Je vais donc mieux, et tant mieux!

Je souhaite revenir un instant sur l’allaitement. Pendant les 4 jours où j’ai été séparée de Misha, je me suis raccrochée aux moments passés ensemble et à l’allaitement. Avant d’accoucher, j’avais prévu d’allaiter, ça me tenait à coeur. Je trouve que l’allaitement et ce qu’il y a de plus adapter aux besoins des enfants et de naturel. Seulement, mon accouchement et les jours ont suivis ne se sont pas du tout passés comme prévu, me séparant de Misha dès sa naissance. Je n’ai pas pour autant abandonné mon envie d’allaiter.

Avec du recul, je peux même dire que cette séparation a augmenté mon envie d’allaiter. Je crois que c’était pour moi une façon de me raccrocher à Misha, à mon rôle de mère alors que j’étais loin d’elle. L’allaitement était devenue LA façon de créer un vrai lien avec elle et de prendre la place que je n’avais pas pu prendre dès le début. Il fallait donc à tout prix que ça marche, en tout cas, à ce moment là je le pensais. Je crois que j’ai eu beaucoup de chance que ça marche parce que mettre en place un allaitement 4 jours après la naissance, ce n’est pas gagné d’avance.

La vie à trois s’organise doucement et très bien. Il faut dire que Misha est pour le moment « facile à vivre » comme je le dis souvent. On en profite, je me repose, je fais des siestes avec elle. Les nuits se passent bien. Au début, je continue de réveiller Misha pour la faire téter. Et en fin de semaine la sage-femme vient pour la peser mais aussi pour me conseiller pour l’allaitement (et pour mes crevasses).

Misha prend bien du poids, sa courbe va très bien. Je décide donc d’arrêter de la réveiller la nuit et d’attendre qu’elle se réveille quand elle en a besoin. Au final, elle ne tête qu’une fois la nuit (une fois entre 20h/22h, une fois entre 2h/4h puis le matin vers 7/8h environ), cela me permet de bien me reposer. C’est ce que j’appréhendais le plus: gérer le manque de sommeil, mais le rythme de Misha me permet de bien me reposer, c’est vraiment agréable.
Nous avons, la première semaine, limité les visites pour que je puisse encore me reposer. Je sors peu et pas longtemps. Je me rends compte (en discutant avec mon père), que je n’ai pas seulement eu une césarienne, j’ai eu « une opération » qui a duré plus de deux heures. Cela me permet de me rendre compte que c’est peut être normal que je sois encore faible et fatiguée, ce n’était pas anodin! De plus, je suis en anémie ( j’ai un traitement qui m’a été donné par le CHU), c’est aussi fatiguant. J’ai de la chance puisque Juju (en congé paternité/vacances…) est présent et participe au quotidien.

Aujourd’hui, je vais bien mieux. Ma cicatrice et mon ventre ne me font plus mal, je peux bouger sans problème (mais sans forcer ou faire du sport pour autant). Nous sortons, nous promenons et profitons des derniers moments de vacances de Juju. Misha va bien, elle dort toujours bien la nuit. Ces périodes d’éveil sont de plus en plus nombreuses mais surtout plus longues. Lorsque l’on sort, on se rend compte qu’elle nous suit beaucoup du regard (face à des inconnus mais aussi face à la famille!). Nous avons trouvé notre rythme, tous les trois, en famille!!
Je ne regrette pas du tout d’avoir accouché au CHU, je pense que ça m’a permis d’être vraiment bien prise en charge et rapidement. Toutes les équipes ont toujours été très agréables, gentilles et présentes pour Misha et moi. Bon, y’a bien eu Cindy… (qui d’ailleurs, n’ai jamais revenu dans ma chambre après cette épisode, bizarre, surtout que les professionnelles s’occupaient toujours des mêmes chambres 😉 !)!! J’ai même rencontré des personnes vraiment sympa (cette infirmière de médecine interne avec sa petite fleur à sa poche, l’aide-soignante qui m’a proposée une vraie douche(brancard), une autre avec l’aide-soignante de réa, une sage-femme) à qui je repense souvent.
Bon, j’avoue, la nourriture n’était pas terrible (mais je suis aussi difficile)! On avait quand même le choix de nos repas (ils venaient nous voir avec stylet et petit ordi pour prendre nos commandes). L’avantage, c’est que je suis ressortie en ayant perdu tous mes kilos de grossesse (mes 13 kilos envolés, m’amenant à un poids inférieur à mon début de grossesse comme j’ en avais perdu 5 au début), bon, mon ventre est toujours là, flagada!
Je suis amenée à retourner au CHU pour la dernière prise de sang de Misha, pour mon suivi post-césarienne, et mon scanner la semaine prochaine.
Je garde quand même un bon souvenir de ce séjour, malgré tout ce qui s’est passé, malgré tous mes pleurs, parce que c’est aussi la naissance de ma fille et parce que les équipes ont rendu ce séjour très humain et agréable.

♥♥♥

★ Passer du service maternité au service réa: la naissance de Misha ★

 

J’ai un petit peu de mal à revenir sur mon blog. Déjà parce que j’ai un peu moins de temps depuis que Misha est née. Mais aussi parce que j’avais envie et besoin de commencer à rééecrire par sa naissance. Mais ce n’est pas si simple d’arriver à poser les mots de ce moment qui a été si particulier et si différent de ce que l’on avait pu s’imaginer.
Nous avons passé une semaine au CHU, 8 jours plus exactement, plein de complications, de rebondissements, de désespoir, d’attentes, d’incompréhensions, de pleurs mais aussi de bonheur. Je ne sais pas trop par où commencer, il s’est passé tellement de choses… Passer du service maternité au service réa, ça n’est pas simple.

Dimanche après-midi, nous nous sommes rendus comme prévu au CHU. Nous devions rentrer au service maternité pour 17 heures. Nous sommes partis de l’appartement, avec nos nombreux sacs, j’avais l’impression de partir en vacances. En fermant la porte de l’appartement, j’ai pris conscience que la prochaine fois que je la franchirais, nous ne serions plus deux, mais trois: une famille.
Tout content, nous sommes arrivés au service maternité. J’étais attendue, j’étais « la césarienne » (je devais surement être la seule programmée pour être repérée si facilement). On nous a installé dans notre chambre. Une chambre individuelle, j’étais rassurée et soulagée. Et là, on a attendu que l’on vienne nous voir, on se regardait, sans trop savoir quoi faire, s’installer? goûter? lire le livret d’accueil…??

Une infirmière est venue me faire un monito et me prendre la tension. Ma tension était haute, mais je n’étais pas étonnée puisque depuis le mois de juin, elle montait doucement mais surement! La sage-femme qui me suivait pour mon monito hebdomadaire m’avait même parler d’une césarienne plus tôt que prévue si elle continuait à monter. J’ai eu le droit à un long monito de 45 minutes (Bébé allait bien), avec la tension qui se prennait automatiquement toutes les 5-10 minutes. Là, les choses se sont un peu accélérées, ils m’ont fait une première prise de sang. L’anesthésiste de garde est venue m’expliquer que ma tension était haute et qu’il y avait un risque de césarienne par anesthésie générale.

Ca y est, ça ne va plus, je ne vais plus bien et pleure! Ce n’était pas du tout prévu comme ça, ce n’est pas ce que l’on voulait. Cette césarienne, j’avais fini par l’accepter mais pas de cette façon. Je suis toujours sous monito et l’appareil à tension continue de me surveiller. On vient en plus me faire un électro-cardio-gramme. On patiente et attend les résultats. Juju me rassure comme il peut en me disant « qu’il n’y a pas de raison ». En effet, y’en a pas mais je ne le sens pas pour autant.

On revient nous voir pour nous dire que la prise de sang a montré que j’avais un taux de calcium très élévé. Ils me demandent si je suis au courant, si ça a déjà été vu. Non, on ne m’a jamais parlé de mon taux de calcium. Nouvelle prise de sang et de nouveau on attend, on me fait aussi de nouveau un ECG. La nouvelle tombe: je suis en hypercalcémie. Oui, mais alors? Cela peut engendrer des troubles du rythme cardiaque (que j’ai déjà à priori). Je vais être transférée en réa pour pouvoir être surveillée et je vais y passer la nuit.
Le terme de « réa » fait déjà moitié peur. Mais j’ai surtout peur pour Bébé, peur d’avoir une césarienne sous anesthésie générale, peur d’être séparée…
Une fois la décision prise par les médecins, je suis tout de suite transférée en réa, allongée dans mon lit. On laisse nos sacs dans la salle du personnel, l’anesthésiste et un interne m’amènent en réa. Avant de partir, ils m’ont aussi brancher pour surveiller mon rythme cardiaque (je suis « scoppée » comme ils disent). L’hôpital est désert en ce dimanche en fin d’aprèm, nous passons par des couloirs qu’ils ouvrent avec leurs pass. Je pleure et tremble.

Lorsque l’on arrive en réa, Juju est envoyé en salle d’attente et 5-6 personnes m’attendent. Elles sont toutes autour de moi. La question que l’on m’a beaucoup posé « vous avez froid? » (parce que je tremble très fortement), non je n’ai pas froid, c’est nerveux. On me met dans une chambre, des personnes me déshabillent pour me mettre une chemise de nuit, une autre arrange mes coussins, une parle de sonde, le médecin regarde mon dossier et discute avec l’anesthésiste (je l’entends dire que je suis stressée et que je ne veux pas être séparée de mon Bébé). Toutes les personnes sont gentilles avec moi, essayent de me rassurer, mais cela est compliqué.
L’anesthésiste fini par partir en me disant que l’équipe va s’occuper de moi et me surveiller.

Me voilà donc dans cette chambre, sans fenêtre avec face à mon lit une horloge qui me permettera d’avoir une notion du temps dans la journée. Je suis « branchée » pour surveiller mon coeur, mon pouls et ma tension. On me fait une perfusion pour m’administrer du chlorure de sodium (du sérum phy), entre autre, pour diluer mon sang et faire baisser le taux de calcium.
J’ai des contractions non-stop. Une main toujours sur mon ventre, je tente de rester en contact avec Bébé. J’aimerai pouvoir la rassurer, je pense qu’elle subit les contractions si nombreuses que mon ventre ne se détend pas!
Nous ne savons pas quand va avoir lieu la césarienne. Peut être dans la nuit si mon taux baisse bien, ou demain comme prévu ou un autre jour s’il n’y a pas de changement (Bébé n’étant pas en danger). Juju passe la nuit avec moi, sur un fauteuil qui s’allonge un peu mais ça n’a rien de confortable.
Il fait si chaud, ou plutôt, j’ai très très chaud,  j’ai très soif mais je n’ai plus le droit de boire et j’ai mal au dos à cause de mes contractions. Je n’arrive à dormir. La nuit est longue, on me refait des prises de sang régulièrement. Le médecin passe une bonne demi-heure dans ma chambre, sur le bureau entre mon dossier et l’ordi, l’aide-soignante et l’infirmière sont aussi très présentes.

Le lendemain matin, mon taux de calcium a un peu baissé. Ils ne savent pas encore ce qui va se passer. Ils attendent des nouvelles de la maternité pour savoir si la césarienne aura lieu ou non. On attend. Et d’un coup on me dit qu’il faut me préparer parce que la césarienne va avoir lieu et que le samu interne va me transférer en maternité. L’aide-soignante et l’infirmière me font ma toilette, me préparent en vitesse. Au final, le samu est pris pour un autre transfert, c’est donc une équipe de réa qui va me transférer. Je suis à nouveau tremblotante (et pleurante!), nous partons (toujours en lit, sous scope et avec ma perf’) pour ma césarienne. Juju est à mes côtés, cela me rassure.
Une fois arrivé, on me fait patienter en salle de réveil (il y a déjà une maman avec son mari et son Bébé). J’ai peur, peur d’être séparée de mon Bébé. Je redis, répète que je veux allaiter et que je ne veux pas être séparée. La seule chose que l’on me répond « on va tout faire pour (l’allaitement) ».
L’anesthésiste que j’avais rencontré en juin est présente (elle ne comprend pas que ma tension soit montée si haute… en même temps, lors de notre rendez-vous, j’avais déjà 13/9). L’obstétricienne vient aussi me voir et me rassurer. Elle dit à l’équipe « je crois que le papa voulait faire du peau à peau ». Je suis contente, elle se souvient bien de moi et de notre rendez-vous où l’on en avait parlé, cela me rassure un peu.

Juju m’accompagne jusqu’à la porte et je pars en salle d’opération. Dans la salle, il y a déjà du monde, on m’installe, me rebranche pour surveiller ma tension et mon coeur, me réexplique ce qui va se passer et comment cela va se passer. On me prépare pour la rachi-anesthésie. Et voilà, il n’y a plus qu’à attendre que ça fasse effet.
Ca fait un drôle d’effet d’ailleurs. Je sens les personnes qui me touchent mais je ne sens pas les sensations. Durant la césarienne, je sens que l’on « remue » dans mon ventre, tire, bouge…

Et j’entends un pleur…Misha est née… La sage-femme vient me la présenter. Je pleure, d’émotion cette fois-ci, elle est là, devant mes yeux avec ses grands yeux ouverts, ses cheveux noirs et son teint violet. Que d’émotion, ce moment je l’attendais depuis des mois. Ma fille est née, elle est belle. J’ai le temps de la toucher un peu (mais je tremble tellement et si fort que je n’ose pas trop), de lui faire quelques bisous et la sage-femme l’amène faire ses premiers soins. Ma fille est déjà loin de moi, je ne l’entends plus. Je sais que Juju sera avec elle pour l’accueillir et l’accompagner dans ces premiers moments de vie. L’anesthésiste -qui m’avait paru très froide-, me félicite et me dit qu’elle va essayer que je reste le plus longtemps possible en salle de réveil pour que je puisse en profiter un maximum.

La césarienne continue, j’entends les discussions et je comprends qu’ils me retirennent mon fibrome. Ce n’était pas prévu puisqu’on m’avait dit qu’il y avait plus de risque d’hémorragie. Normalement, on devait me le laisser et voir comment il évoluerait dans les mois suivant. J’entends aussi qu’une nouvelle personne est arrivée. C’est un homme et il donne des conseils à l’obstétricienne.
Je commence à me sentir mal, je préviens l’infirmière anesthésiste (l’anesthésiste est partie). Elle me parle, mais je n’entends déjà plus grand chose. J’ai aussi envie de vomir. Peu à peu, je reprends conscience. L’infirmière téléphone à l’anesthésiste et lui demande de revenir parce que mes « courbes » chutent. En effet, ma tension a drôlement baissé et le machin du cœur bipe. Ils me réinjectent quelque chose dans ma perfusion je crois et au fur et à mesure, tout redevient « normal ». Le temps me parait extrêmement long, j’ai tellement envie que ça finisse pour pouvoir retrouver mon Bébé.

La sage-femme est venue me voir pour me donner des nouvelles de Misha qui va très bien. L’anesthésiste a aussi envie que ça finisse « vous avez bientôt fini parce que l’anesthésie ne fera bientôt plus effet ». Cela est plus long que prévu puisqu’ils me retirent le fibrome. L’opération a duré plus de deux heures.

Puis c’est enfin fini, on m’amène en salle de réveil. Je vois Juju assis avec Misha contre lui sous une couverture, je pleure, c’est tellement émouvant. Puis c’est moi qui la prend en peau à peau, mais j’ai besoin d’aide pour la soutenir, je tremble tellement. Elle est si belle, si calme.

Moi qui ai toujours dit que les bébés ce n’était pas beau à la naissance (enfin rarement beau), mon avis change complètement. Est-ce le fait de devenir maman? Ou tout simplement parce que Misha est un « bébé-césarienne » et n’a donc pas subit « le travail » pendant des heures? Elle n’a pas son crâne tout déformé, elle est juste belle et avec des cheveux (comme j’aime).
Nous passons un peu plus de deux heures, tous les trois, au calme. Une aide-soignante m’aide ensuite à la mettre au sein, sans ménagement. Cette mise au sein me parait brutale, Misha dort à moitié et n’en a pas envie. J’ai l’impression qu’on la brusque. Elle finit par tétouiller mon sein, là aussi je suis encore très émue.

Premiers instants ensemble, en sortie de césarienne

Puis vient le moment que je redoutais. On me prévient que la réa vient me chercher et la néonate vient chercher Misha. Je retremble à nouveau, pleure. Les filles ont beau être très gentille et rassurante, rien ni fait. Je n’ai pas envie d’être séparée. Misha est habillée et installée dans son berceau et s’en va. Juju l’accompagne, je trouve ça tellement important qu’on ne la laisse pas toute seule.
On me ramène en réa. Je deviens un vrai légume, complètement absente, dans le vague face à l’horloge. Je suis fatiguée et si triste. C’est vraiment dur d’accoucher (ou plutôt de se « faire accoucher ») et d’être séparée de son enfant.

Plus tard, en fin de journée, ma porte s’ouvre, Juju apparait, avec une dame que je ne connais pas. Et je vois Misha, dans son petit berceau… Un moment plein d’émotion. On m’avait bien dit qu’on me l’amènerait mais je ne pensais pas dès le premier jour. Cette dame qui les accompagne, c’est Marie-Françoise, une auxiliaire de puériculture. Elle est très gentille, très douce. Elle me met Misha près du visage pour qu’elle puisse me voir, prend le temps de lui parler, de me parler. Puis, elle me la pose contre moi. Elle trouve important la relation mère/enfant d’autant plus lorsque les deux sont séparés comme nous. Elle m’explique comment ça se passe en néonat pour Misha…

Misha est nourrie à la seringue puisque je souhaite l’allaiter. Marie-Françoise propose de sortir pour nous laisser tous les trois tranquillement. Nous voilà seuls pendant une bonne demi-heure. Misha est toujours très calme. Posée sur moi, elle cherche le sein à travers ma chemise de nuit. Ces instants passent si vite et me font tellement de bien. Une fois qu’ils repartent, je suis entre deux: entre l’euphorie de ce court moment et entre la prise de conscience de se retrouver à nouveau séparée et seule.

L’équipe de réa est adorable, tout le monde est venu me féliciter. Les filles sont toutes allées voir Misha quand elle repartait et celles qui l’ont ratée me demandent des photos.
On commence à me parler de partir au service endocrinologie. Mon hypercalémie viendrait surement de la thyroïde. Ils ont d’ailleurs réussi à faire baisser mon taux de calcium avec le sérum phy et un médicament. Au final, j’apprends que je serais transférée le lendemain en médecine interne. C’est à ce moment là que l’on m’explique que le service endocrinologie se trouve à l’hôpital Nord-Laennec (c’est à dire à St Herblain, dans un autre CHU). Ils se sont arrangés avec leur service pour se mettre en lien et que je puisse rester à Hôtel Dieu (et ne pas être séparée plus de Misha). Mon « cas » doit être intéressant ou surprenant puisque dans la nuit, un interne vient voir mon dossier pour regarder « son taux à 3,5 quand même »!
L’aide-soignante et l’infirmière de nuit me proposent un massage. J’accepte volontiers, elles me massent donc les jambes et le dos. L’équipe du lendemain m’en fera aussi un. Dans la matinée, j’ai un « point » qui me fait mal dès que je bouge un peu et qui me gêne pour respirer. Cela passe doucement dans l’après-midi.
On m’annonce que la néonat à téléphoner, ils vont essayer de venir avec Misha après son biberon si elle n’est pas trop fatiguée. J’attends donc avec impatience, sans savoir quand elle va arriver et si elle va vraiment venir. Et puis je vois la tête de Marie-Françoise à l’entrée de ma chambre, quel soulagement et plaisir!. Elle prend toujours le temps de me montrer Misha, de la mettre près de moi pour que Misha puisse aussi me voir. Elle me l’installe ensuite contre moi et nous laisse nous retrouver tranquillement. J’apprécie sa douceur, sa gentillesse et sa discrétion.

Avant mon transfert, les filles qui se sont occupées de moi viennent me dire au revoir et me souhaitent bonne continuation. Me revoilà à voyager, en lit (je suis toujours alitée) dans tout l’hôpital pour aller au service de médecine interne. Je tremble encore beaucoup (et pleure aussi). Je quitte un service ou tout le monde était très gentil pour aller je ne sais où et être toujours séparée de ma fille.

En médecine interne, je partage ma chambre avec une dame. Et cette fois-ci, il y a une fenêtre dans la chambre, je vais donc savoir quand est-ce qu’il fait jour ou non! Je rencontre de nouvelles infirmières/aide-soignante et une interne. J’ai droit à une batterie de questions de sa part: Est-ce que j’ai pris des compléments en calcium? Est-ce que mon état a changé ces temps-ci? Avez-vous mal aux os? Jamais? Des antécédents familiaux?…

Mais je ne corresponds à rien, pas de changements particuliers. Personne ne comprend d’où vient mon hypercalcémie. Et pour avoir été si forte sans que je ne m’en rende compte, elle devait déjà être présente. Le seul changement que j’ai noté, c’est le fait de boire beaucoup. J’ai d’ailleurs toujours beaucoup bu (de l’eau bien sure), mais pendant ma grossesse, je pense que je buvais au moins 6/7 litres d’eau par jour! Au final, je pense que c’était la façon que mon corps avait trouvé pour combattre le calcium puisque c’est exactement le traitement qu’ils m’ont donnée. Des litres et des litres de sérum phy en perfusion pour diluer mon sang.
Dans ce nouveau service, on m’explique aussi que Misha pourra venir me voir (mais ce n’est pas très adapté pour un bébé) ou qu’ils essayeront de m’y amener (en lit). J’ai l’impression que ça ne va pas être facile de voir Misha.
Je passe ma journée à attendre. Juju passe me voir, me donne des nouvelles de Misha et me montre des photos d’elle et de sa chambre. Salomé passe me voir, Fred aussi, cela me change un peu les idées mais je suis aussi très fatiguée.

Je tire aussi mon lait toutes les 4/5 heures avec le tire-lait électrique que l’équipe de réa était aller me chercher au lactarium. Mais je me sens bien seule dans ces moments-là, moi qui voulait allaiter, je me retrouve à tirer mon lait, loin de ma fille. Je ne peux pas non plus lui donner à cause des médicaments. D’ailleurs, en néonat, ils ont fini par la passer au biberon, cela devait être compliqué/long avec les seringues. Lorsque je tire mon lait, je me demande toujours si quand on sera à nouveau ensemble, elle aura l’envie et la force de prendre mon lait. J’ai de gros doutes là dessus…
Les équipes me soutiennent assez, j’ai même une infirmière qui me propose de me réveiller la nuit pour que je tire mon lait. Sauf que je ne le tire pas la nuit (et j’épargne ma voisine du bruit du tire-lait).

Mon deuxième jour en médecine interne commence par une grosse douleur dans l’abdomen. Mon « point » est revenu et en plus fort cette fois-ci. On m’envoie faire une radio et un échographie pour essayer de comprendre d’où cela vient. Je voyage donc à nouveau en lit dans tout l’hôpital. Au final, il s’agirait de poches d’airs qui se baladeraient dans la zone péritoine (suite à ma césarienne). Je suis un peu septique, ce point, il m’arrive de l’avoir (moins fort quand même) la nuit depuis plusieurs années quand je dors sur le côté.
On me parle aussi de faire un scanner dans la journée pour mon hypercalcémie. Au final, je ne ferais pas le scanner durant mon séjour mais un rendez-vous sera fixé pour le mois d’août.

Je suis toujours alitée et ne me sens pas la force et la capacité de me mettre debout.  Ce n’est pas évident à vivre de devoir toujours faire appel aux aides-soignantes et infirmières. Je suis donc complètement dépendante du personnel.

Dans l’après-midi, ma petite Misha vient me voir à nouveau. Au même moment, l’interne vient me voir pour m’annoncer: « demain (jeudi donc) vous allez pouvoir aller au service maternité ». Je n’y croyais plus et je demande bien la confirmation « je vais en maternité et je serais AVEC Misha? », oui c’est bien ça! Heureusement que Fred était aussi présent à moment-là parce que j’ai vraiment du mal à y croire. L’émotion est à nouveau très forte, j’avais l’impression que ça n’arriverai jamais!!
Marie-Françoise m’installe ensuite Misha en peau à peau contre moi et nous laisse toutes les deux. On restera ainsi une bonne heure, ce moment est si agréable, si doux et hors du temps. Je me sens bien et Misha parait aussi très bien, calme et détendue. Marie-Françoise avait amené un biberon pour Misha, je demande donc à lui donner. Cela m’impressionne, le lait coule tout seul et si vite. Comment pourra-t-elle ensuite avoir la force et l’envie de prendre mon lait? L’allaitement me parait de plus en plus compromis. Mais j’essaie de penser au lendemain où nous allons enfin être réunie…

Je n’attends qu’une chose, être transférée en maternité. La soirée est un peu longue, la nuit toujours aussi désagréable (beaucoup de bruit, de cris dans le service, tandis qu’en réa, c’était les bruits de mes bips et des branchements des machines). Le lendemain, une jeune aide-soignante vient me voir pour savoir comment je me lave.

Pour le moment, on me lavait au gant et avec une bassine, mais je lui explique que je me sens très sale (principalement des cheveux, je n’ai pas encore pu me les laver). Elle me propose de me faire une douche/brancard. J’ai apprécié ce moment, mais aussi le fait qu’elle ai pris le temps de le faire (cela demande plus de temps et d’organisation et de temps). Cette douche m’a fait un bien fou, je me suis sentie propre mais au delà de ça, ça m’a redonné un coup de peps! Ca sera d’ailleurs le premier jour où je m’habille (d’autres choses que leur chemise de nuit et des bas de contention).
Et le matin, il y a aussi cette infirmière très gentille qui s’occupe toujours de contacter la néonat pour me donner des nouvelles de Misha et voir quand est-ce qu’elle peut venir me voir. Je la remercie beaucoup et souvent, elle « s’implique dans mon cas ». Mes prises de sang/prises de tension/ECG multiples et fréquentes me paraissent moins pénibles. Elle me fait sourire et rend le séjour en médecine interne plus facile et agréable. Ce n’était pas gagné pour autant puisque la première fois qu’elle était venue me voir, elle m’avait demandé comment s’appelait ma fille et m’avait fait pleurer (oui, je crois que j’étais incapable de parler de Misha, de la néonat sans pleurer). La veille elle est discrètement passée pour rencontrer Misha lorsqu’elle était venue me voir.
L’après-midi, avant mon départ, elle me propose de prendre du temps pour m’aider à me mettre debout, m’expliquant qu’en maternité ils allaient me booster et qu’ils ne me laisseront pas beaucoup le temps de prendre mon temps. Avec elle, j’essaie de me mettre debout. Tout doucement, je me sens très faible et ne tient pas longtemps. Ce n’est pas gagné.

J’ai aussi le droit à la visite du Professeur, de l’interne et stagiaires. Ils ne comprennent pas d’où vient mon hypercalcémie. Cela peut venir de la thyroïde, de cancer ou de granulo-quelque chose… Il faut attendre que je fasse un scanner et je dois continuer à faire des prises de sang pour surveiller mon taux.

Et dans l’après-midi, alors que je tire mon lait, un brancardier arrive:  » ça y est, c’est le départ! ». Il est quasiment 16 heures et je vais enfin être avec Misha, il ne m’en faut pas plus pour pleurer à nouveau. Le sac sur mon lit, le tire-lait derrière et nous quittons le service de médecine interne. Je quitte une super équipe (et principalement une infirmière que j’apprécie) qui a toujours été très gentil avec moi et je vais être avec ma fille. J’attends ce moment depuis 4 jours! Je suis heureuse et j’ai à la fois un peu peur.

Misha va-t-elle bien vivre ce changement? Et surtout est-ce que je vais être à la hauteur avec ma fille que je ne connais au final que très peu? Juju qui est jusqu’à présent tout le temps avec elle (il dormait aussi avec elle en néonat), il a déjà trouvé sa place auprès de Misha. Vais-je réussir à trouver la mienne? Tout cela me fait pleurer (et je crois que l’infirmière est aussi à la limite), j’ai d’ailleurs l’impression de pleurer tout le temps depuis que je suis arrivée au CHU.

Je retraverse tout le CHU en lit pour arriver en maternité. Lorsque l’on passe devant le service néonat, je pleure à nouveau. Ma petite est donc là depuis qu’elle est née…
Le brancardier m’installe dans ma chambre, une chambre vide… Misha et Juju ne sont pas encore là…

Petite pause dans l’écriture, ce n’est pas évident d’écrire tout ça… La suite dans un prochain message.