J’ai presque envie de dire que l’on m’aurait presque menti!
Avant d’être enceinte, je savais que j’allaiterai mon enfant le jour où j’en aurai un. Lorsque je suis « tombée » enceinte (quelle expression horrible!), c’était une évidence, j’allais allaiter! Et ça tombait bien, Juju trouvait que c’était bien, naturel et tout et tout (je ne compte pas faire l’éloge de l’allaitement aujourd’hui).
MAIS, souvent les histoires commencent bien jusqu’au « mais », on ne m’avait pas dit que ça ferait mal! Je crois qu’il y a même un truc qui consiste, une fois que tu as allaité, à ne rien dire. Un truc maternel, que personne ne dit mais qui se fait tout seul, naturellement et qui consisterait à quelque chose comme ça « une fois que tu auras allaitée, tu te tairas! Tu ne diras point aux futures mamans que l’allaitement est douloureux. Seuls les avantages, tu donneras, avec un énorme sourire aux lèvres du style « oh oui, l’allaitement c’était super, ça c’est super bien passé et puis c’est naturel et c’est ce qu’il y a de mieux pour l’enfant ». Tu seras toujours enthousiaste pour en parler! « . Voilà, je pense qu’il existe donc une règle dont personne ne parle ouvertement et qui reprend un peu ces préceptes.
Mais NON, je ne me tairais point! Je vais aller en dehors des chemins tout tracés des mamans allaitantes! Et OUI, je vais balancer sur l’allaitement, comme personne ne l’a jamais fait! Parce que j’aurais aimé savoir tout ça avant d’allaiter!
Par où commencer? J’ai été allaitée, mes 3 soeurs ont été allaitées et plus ça allait et plus ma mère allaitait longtemps. Mes soeurs ont allaité, plus ou moins longtemps aussi. Est-ce héréditaire? Je ne pense pas du tout, je pense que c’est un choix qui appartient à chacun, motivé par différents éléments propre à chacun aussi. Mais très jeune, je savais que j’allaiterais plus tard. J’en parlais déjà ici, mais lorsque j’étais en master 1 de psychologie, j’ai fait un mémoire (TER le terme exacte, qui signifiait un truc genre Travail d’Etudes et de Recherches) sur les représentations sociales de l’allaitement chez les adolescents, mettant en valeur le fait que le choix de l’allaitement maternel ou non se faisait inconsciemment dès l’adolescence.
Donc, j’avais envie et j’étais prête à allaiter. Je savais que l’allaitement était un peu douloureux, qu’il y avait des risques de crevasses/engorgements et autres réjouissances de ce type. D’ailleurs, je m’étais préparée à ce que cela puisse être douloureux. Je fais plutôt partie des personnes qui aiment bien savoir ce qui va se passer pour mieux appréhender et vivre les choses. Ainsi, je préfère savoir que je risque d’avoir mal que de ne pas le savoir et subir d’autant plus.
Lors de la préparation à l’accouchement, avec ma super sage-femme (ce n’est pas ironique, je l’aime beaucoup et elle m’a beaucoup aidé durant ma grossesse), nous avions parlé allaitement. Juju était aussi présent. Lorsque j’ai abordé le sujet des douleurs types crevasses, elle m’a dit qu’il n’y avait pas de raison. Quand on prend de bonnes postures il n’y a pas raison qu’il y ait des crevasses. Mouaif… j’en suis encore septique! Après et seulement après, j’ai aussi appris que les peaux claires avaient plus de « chance » (ça c’est ironique comme terme) d’avoir de crevasse parce que leur peau était plus sensible. Et moi… j’ai la peau blanche claire.
Et puis est venu le jour où j’ai accouché (tout est raconté ici puis là pour ceux qui le souhaitent et n’ont pas suivi nos péripéties). Je n’ai pas pu allaiter tout de suite puisque nous étions séparées. Lorsqu’au quatrième jour, nous avons enfin été réunies, nous avons commencé à mettre en place activement l’allaitement! Je vais quand même préciser qu’après 4 jours de biberons qui coulaient et dégoulinaient tout seuls dans la bouche de ma fille, elle a bien voulu faire l’effort de téter mon sein et heureusement pour moi sinon je crois que j’aurais fait une dépression.
Et très vite, cela a été douloureux. Tout le monde me parlait de cette fameuse montée de lait: « c’est que tu fais ta montée de lait? », » c’est la montée de lait qui est douloureuse, après ça va »… Alors oui, j’ai bien eu un peu mal à ce moment là, les seins gonflés, tout chaud et très très tendus. Mais ce n’était pas ça le plus dur! Le plus dur était lorsque Misha tétait!! J’avais vraiment mal au bout des seins. Lorsqu’elle prenait le sein, j’arrêtais de respirer (ce qui n’est pas vraiment adapté, je vous l’accorde), impossible de me concentrer sur autre chose (Juju pouvait toujours parler, je ne l’entendais plus!). Pendant environ une minute, c’était très douloureux, mon bout de sein était comme irrité presque à vif niveau sensation. J’allais jusqu’à appréhender les prochaines tétées. Et ça, ça a duré un mois!!
Alors, oui, quand tu veux allaiter, tu as intérêt de t’accrocher! Mais je sais bien que tout le monde ne ressent pas les mêmes choses. J’ai même une amie qui n’a jamais eu mal en allaitant sa petite blondinette! Si elle n’avait pas été mon amie, je crois que je ne l’aurais pas cru!
Et puis, lorsqu’au début de notre allaitement, j’avais mal, j’ai commencé à me renseigner « c’est normal?, j’en ai pour combien de temps encore? mais toi aussi ça te faisait mal? »… Et là, les langues se délient! Parce que maintenant que tu as choisi d’allaiter, tous les préceptes sur le silence ne tiennent plus!! Tout le monde t’explique (sauf ma copine blonde) que c’était trooop douloureux!!
Quoi? ma soeur ainée mordait dans un mouchoir à chaque fois que mon neveu prenait le sein au début tellement elle avait mal, ma Copine avait tellement mal qu’elle mettait parfois des bouts de sein en silicone, mon autre soeur a arrêté son premier allaitement suite à un engorgement… Einh? Mais pourquoi on ne m’en avait jamais parlé? Est-ce que mon inconscient ne recevait pas ce genre d’informations? Je crois qu’il y a que ma cousine qui m’avait soulevée aussi clairement ce genre de problème lorsque j’étais enceinte (elle n’avait pas du comprendre les préceptes de silence ;-)).
Alors moi, je n’ai pas envie de faire partie de ces mamans qui taisent toutes les difficultés rencontrées lors de leur allaitement et qui ne parlent que « du bonheur des tétées, de la relation que ça crée.. »! Je dis haut et fort que cela a été douloureux pour moi! Ma sage-femme m’a dit qu’il fallait s’accrocher et tenir le coup 2 semaines/1 mois (cela dépend des personnes et des peaux!).
Et elle a eu raison! A la fin de mon premier mois, ça allait bien mieux! D’ailleurs, sur le coup, je ne me suis même pas rendue compte que ça allait mieux. Je commençais à allaiter naturellement et facilement, ce n’est que au bout de deux/trois jours que je me suis dit « oh, mais je n’ai plus mal ». Parce que quand tu as mal, tu en as bien conscience mais quand tu n’as plus mal tu ne t’en rends pas trop compte!
Et puis il y a la cousine de Juju qui a accouché d’un petit Valentin un mois après moi. Quelques jours après son accouchement, elle m’a contactée pour me poser des questions sur l’allaitement. Je suis devenue conseillère en lactation :-)), moi, jeune maman de toute juste un mois. Pas sûre que j’étais encore très objective, puisque je finissais tout juste mon premier mois d’allaitement!
Je crois au final que l’on s’est rassuré mutuellement. Elle, m’a rassurée avec sa simple question « est-ce que c’est normal que ça (l’allaitement) fasse mal? ». Et moi de lui répondre « Je ne sais pas si c’est « normal » mais oui, ça m’a fait mal. » mais je lui ai surtout dit « ah… mais on oublie donc que ça fait mal? » (je précise qu’elle a eu des jumelles avant son p’tit mec). J’étais rassurée, on peut donc oublier tout ça et apprécier l’allaitement. A ce moment-là, j’avais encore des doutes!
Mais aujourd’hui, après trois mois d’allaitement, je sais que l’on peut apprécier l’allaitement et « oublier » la mise en route. On peut ne retenir que le meilleur, tous ces tétées au quotidien, le côté merveilleux et agréable de l’allaitement. La relation, le toucher qui se met en place, les regards entre Misha et moi… Parce que l’allaitement, c’est quand même magique!
Un autre petit point sur lequel j’aimerais revenir! On m’avait dit « tu verras avec l’allaitement, tu prendras des seins » (cette phrase on me l’a aussi sorti avec la grossesse). Et ben, j’attends toujours!! Je dis « publicité mensongère », va!! Je tiens à préciser que je n’ai pas allaité pour ça pour autant mais y’a bien un moment où j’ai cru que j’allais savoir c’était quoi d’avoir « une vraie poitrine » (ouais, vous pouvez rire, je suis moi-même morte de rire en l’écrivant… le ridicule ne tue pas, la preuve!).
Une autre publicité mensongère « Avec l’allaitement, ton enfant sera mieux immunisé contre les maladies »… alors pourquoi Misha, a tout juste deux mois et sans raison à chopé un petit rhume. Ok, il était petit mais j’imaginais idéalement, ma fille jamais malade pendant ces premiers mois! Que je suis naïve!
J’ai écris ce message parce que je pense que cela aurait été plus simple si j’avais su que ça pouvait être si dur. Ca ne m’aurait pas empêché ni dégoûté d’allaiter, j’aurais juste été mieux préparée. Je me serais poser moins de questions et j’aurai eu moins de doute sur ma capacité à allaiter, c’était tout simplement normal! J’espère ne pas vous avoir dégoûté de l’allaitement, parce que ce n’était pas du tout le but de ce message, je voulais juste le dire, informer pour mieux le vivre! Pour mon prochain enfant (non non, ce n’est pas encore d’actualité!), je souhaiterais toujours allaiter, avec cette même motivation.
Et pour Misha je compte toujours allaiter 6 mois en exclusif…
Enfin, je finirais bien mon message par » L’allaitement, c’est vraiment super! On crée une relation et propose ce qu’il y a de plus adapté à l’enfant. J’ai adoré allaiter (et j’adore encore), j’aime ces moments avec Misha. Et avoir ma petite Puce qui tête, je trouve ça vraiment très beau et agréable. Mais putain! qu’est ce que ça a été dur les premières (4 quand même) semaines!!! » Et merde, je viens d’entrer dans le discours de la mère allaitante, avec les préceptes uniques sur le bonheur d’allaiter… 🙂
Photo prise hier (Misha à 3 mois)

Misha à deux mois
Misha à un mois
♥♥♥
J’ai écris ce message la semaine dernière pour le publier… Un jour et je me suis rendue compte que cette semaine était la SMAM : la semaine mondiale de l’allaitement maternel. Alors j’inscris cet article dans cette semaine, c’est mieux quand même!