Cela fait plusieurs mois que je me dis qu’il faudrait que je vous parle du portage physiologique. C’est quelque chose qui me tient à coeur depuis des années et pour en discuter en mail avec des amies et de la famille, j’ai pensé qu’il pouvait être intéressant de partager mon point de vue. Non pas qu’il soit parfait ou super intéressant, mais je pense qu’il peut aider à faire des choix dans sa manière de porter son enfant!
En fait, pour commencer par le tout début de l’histoire, il faudrait revenir une trentaine d’année en arrière. Lorsque mes parents ont eu mes grandes soeurs (de treize mois d’écart), ils ont cherché un porte-bébé. A priori, ils n’avaient pas trouvé leur bonheur en France et avaient fait venir un porte-bébé des Etats-Unis. C’était un snugli. Et quand je regarde les vieilles photos de nous dedans, je pense que c’était un porte bébé aux prémices physiologique (portage plutôt assis et haut)!
Puis il y a 8 ans, ma soeur Alice (la 1ère de nous 4!) a relancé le portage physiologique dans la famille.
Mais pourquoi porter son bébé?
Si l’on regarde dans le monde, on peut observer que 75% des bébés sont portés (source: « Porter mon Bébé » de C. Corter et C. Guerrand-Frenais), de toutes sortes de manières: dans les bras, dans un tissu, dans un berceau…
Après avoir passé 9 mois dans le ventre de sa maman, le bébé est dépendant de l’adulte. Le portage va lui permettre tout en douceur de découvrir le monde tout en ayant la sécurité nécessaire pour le faire quand il se sentira prêt. Contre sa mère ou son père (le plus souvent), il peut se reposer lorsque les stimulations extérieures sont trop importantes pour lui. Cette sécurité que lui apporte le portage lui permet d’être plus serein (l’enfant pleure souvent moins et dort mieux!).
Le portage est aussi reconnu pour favoriser la digestion des nourrissons Il est ainsi conseillé de porter son enfant lorsqu’il souffre de colique. De plus, avec le portage physiologique, l’enfant est bien tenu et maintenu dans sa base, ce qui va lui permettre d’avoir de bons appuis pour ensuite pouvoir sentir ses appuis sur lui. Cela entrera en compte lorsqu’il sera posé sur le sol et découvrira ses appuis.
Mais qu’est ce qu’un porte-bébé physiologique?
C’est tout simplement un porte-bébé qui respecte la physiologie du bébé porté et du porteur. Lorsque l’on prend un bébé dans les bras, naturellement il va se mettre accroupi, remontant ainsi ses genoux. Et bien porter son bébé avec un porte-bébé, c’est reprendre ce critère: les cuisses remontées vers le haut, les genoux plus haut que les fesses, le dos bien arrondi et maintenu par le tissu et l’enfant est assis sur ses fesses. Le bébé se transforme ainsi et naturellement en petite grenouille. Petit à petit le nourrisson va grandir et ses hanches vont s’ouvrir plus. Il est important de respecter l’ouverture naturelle de l’enfant et ne pas la forcer.
Pour le respect du porteur, le bébé est porté assez haut (on dit « à porté de bisous ») ce qui respecte le dos du porteur, ce qui n’est pas négligeable quand même.
Je vois donc une différence entre le portage qui prend en compte les aspects physiologiques de l’enfant et du porteur et le portage ne prenant pas en compte ces critères. Il y a donc différents porte-bébé: les physiologiques et ceux qui n’y sont pas. Je suis tombée un jour sur un montage très parlant je trouve qui met bien en valeur les différences de portage.
source: Kali Anaïs Badoux
Dans le porte bébé physiologique, l’enfant est assis sur ses fesses, les genoux remontés (il forme un « M »). De plus, le dos arrondi et sur l’autre porte-bébé, l’enfant a le dos droit, est tenu par ses parties génitales. Quoi ? J’exagère… mouais, à peine, en tout cas ce n’est pas bon sur du long terme pour ses parties génitale. Il est aussi très bas (ce qui pèse fortement sur le dos du porteur en général.) Sur le premier, on peut facilement porté un enfant jusqu’à 3 ans . Sur le deuxième dès les 9 kilos, l’enfant devient lourd, fait mal aux dos et aux épaules.
Je n’ai malheureusement pas trouvé la source de ce montage.
Et dans la famille, le portage physiologique en photo, ça donne quoi…?
Avant Misha, le portage était déjà très présent pour moi… Petit retour des années en arrière, avec différents portages. Avec du recul et de l’expérience, je me rends compte que tous les portages (même en écharpe) n’étaient pas toujours très physio! Mais ce qui est bien, c’est que je m’en rends maintenant compte et que j’essaye de m’améliorer au mieux et de découvrir encore de nouvelles choses!
Donc le portage est « arrivé » chez nous par Alice qui à l’époque habitait à côté de la Suisse, à Morteau. Elle a commencé à porter Noah dès la naissance. Et comme elle habitait en montage (Noah est né le 30 décembre donc en plein hiver), elle pouvait sortir facilement (plus facilement qu’en poussette) et surtout en gardant Noah au chaud contre elle. Cela dit, dans sa campagne montagne, le portage n’était pas encore arrivé et elle était regardée bizarrement avec parfois des remarques lui disant que son petit allait avoir froid comme ça (« la poussette serait mieux pour lui!).
Prête à passer par dessus un pont!
Puis l’été à Argelès aussi. Noah a cependant les genoux pas assez relevés.
Et Noah est ensuite devenu un « enfant porteur » 🙂
Même à 4 pattes, il portait son bébé en écharpe!
Avant d’utiliser l’écharpe pour Nils et Aïko, je les ai porté avec le snugli (celui que mes parents avaient acheté pour nous lorsque nous étions petites). Le problème du snugli, c’était qu’il était dur à régler je trouve. Ici, avec Nils en 2007!
Juju et moi en 2008 avec Aïko (1 mois et demi), toutes les photos sont ici. Je trouve que Aïko est trop basse (pas assez à « hauteur de bisous ») et qu’il aurait fallu faire une petite vrille avec l’écharpe au niveau des épaules.
Alice qui nous remontre les principes du portage avec Aïko (elle est ainsi plus haute et l’écharpe est mieux mise). Le reste des photos sont ici.
Puis plus tard, nous avons fait des essais à la maison. Nous avions beau utiliser une écharpe, notre portage n’était pas du tout physiologique! Heureusement que nous avions juste testé à la maison!
Portage physio et relativement bien fait d’ailleurs!
Portage pas du tout physio. Nils est tenu par ses parties génitales! Sans parler du porteur (ici Salomé) pour qui le portage devait être lourd et douloureux. Donc cela montre aussi que l’on peut porter en écharpe et ne pas pratiquer du tout un portage physiologique! Ce portage a été fait le temps des photos seulement!
J’ai aussi de jolis souvenirs du portage d’Aïko à 7 mois lors du carnaval de Nantes (tous les p’tits zous étaient déguisés avec une préférence pour Nils le petit ours!).
Si si, regardez bien contre moi. Sous le pull de Juju, il y a des pieds et une petite tête qui dépasse! C’est Aïko!
Et puis il y a les photos de la dernière fois que j’ai porté Aïko en écharpe, elle allait avoir 2 ans. Elle commençait à être lourde mais à ce moment là, il aurait fallu la passer dans le dos. Mais par un manque d’informations et de confiance, je ne l’avais jamais fait!
Avec Raphaël, initiation au portage et portage d’appoint avec un foulard!
Toutes les expériences de portage que j’ai pu avoir avant d’être enceinte ont fait que je savais déjà que je serais une « maman porteuse ». J’étais toujours la première à réclamer de porter Aïko, toujours la première à attraper l’écharpe pour me l’enfiler! Pas de doutes, mon bébé sera un enfant porté!
Et puis je suis tombée enceinte et j’ai porté pendant 9 mois Misha dans mon ventre et tout autant dans mon coeur. L’hapto nous a permis de prendre les premiers contacts avec elle. Un peu comme la porter dans nos mains à travers mon ventre. Une fois née, c’est très naturellement que nous avons prolongé ce portage, contre nous et près de nos coeurs. Le portage physiologique c’est donc mis en place très très vite. Juju portait Misha les premières semaines (ainsi que ma mère). Pour ma part, j’ai du mettre une quinzaine de jours avant de le faire. Le temps que je m’en sente capable après ma césarienne. Dans un premier message, je vous parlerais de mes différents porte-bébés et écharpes!!
J’ai envie de finir par dire que je trouve vraiment dommage que le portage physio ne soit pas plus répandu. Et surtout qu’il n’y ait pas plus d’informations dessus. Je pense que, dans ce cas, moins de monde utiliserait des porte-bébés pas toujours très adaptés… Je dirais donc que tout est une questions d’informations (et de manques d’informations!)..
♥♥♥