Je t’ai pris dans mes bras

Cet après-midi, tu as refusé de dormir. « Moi pas dodo, moi zoué. Non zouéééé!! Moi ‘éveillé ». Je suis venue te recoucher, je t’ai fait des poupouilles mais tu n’en avais pas très envie puisque tu sentais tes yeux s’endormir. Je t’ai laissé et à nouveau tu t’es revelé. Cela fait longtemps que ça n’était pas arrivé d’ailleurs! « A yé, moi ‘éveillé, moi zouéé ». Ca a duré un bout de temps, ou tu restais couché tout en ralant et j’ai fini par « te lever ».

Ce soir, avec la fatigue, tu as fait une « énorme crise ». Tu n’arrivais plus du tout à gérer tes émotions. Tu paraissais envahi de colère (et de fatigue). Tu ne savais plus ce que tu voulais. Tu voulais quelque chose qui non puis oui puis… Tu ne voulais pas de calin, tu n’arrivais pas à te calmer pour autant, tu ne voulais au final, pas être seul non plus, tu voulais… en fait tu ne savais pas ce que tu voulais. Ces « crises »/débordement d’émotion si fortes sont assez rares. Ca doit être la troisième que tu as.

Pas évident de t’accompagner dans ces moments là, alors que toi-même, tu ne sembles pas savoir ce que tu veux!

C’était le moment de se coucher. Ta soeur, tout comme toi, n’avait pas fait de sieste « Maman, il faut dire à R. -son maitre- qu’il faut refaire la sieste le mardi, mon corps il en a besoin, je suis trop fatiguée » (je vous épargne mon avis sur ses réveils un peu tôt à mon goût au passage). Vous étiez fatigués, épuisés même! Misha s’est couchée, a pris son pouce. Pendant que je la couchais, tu continuais de pleurer fort…

Puis je t’ai mis à ton tour dans ta turbulette, tu n’étais pas d’accord. Je t’ai prévenu puis j’ai éteint la lumière.

Je t’ai pris dans mes bras. Et je me suis assise, dans les marches de Misha, là où je m’installais quand je t’allaitais.

« Tu sais Manolo, je sens que tu n’es pas bien ce soir. Tu n’as pas voulu dormir à la sieste et ce soir tu es très fatigué. Trop fatigué pour arriver à arrêter de pleurer. Je te sens rempli de colère. Tu vois, je me suis assise là. Je te tiens dans mes bras dans la même position que lorsque tu étais petit et que je t’allaitais. Je vais te faire un gros calin et je te coucherais ensuite. »

Puis j’ai fait le « petit tibétain ». Enfin ce que j’appelle « le petit tibétain ». Un son, comme un mantra, fait en boucle en tenant ma respiration le plus longtemps puis je recommence. « huuuuuuuuuuuuuuuuuummmmmm »….

Tu t’es calmé. Aussitôt.

J’ai continué encore à faire le « petit tibétain », tout en te caressant le visage. Ton corps sursautait encore avec des restes de sanglots. Mais tu étais calme. Un peu après, tu as pris l’oreille de ton doudou pour la téter.

« Je vais te coucher Manolo. On se retrouve demain. Je t’aime fort »…

Avant de sortir de votre chambre, dans le noir, je suis retournée dire bonne nuit à ta soeur, lui dire quelques mots d’amour et je vous ai laissé.

Ce soir tu n’étais pas bien. Mais tu as fini par te calmer et t’apaiser.
Quand je me suis assise avec toi, allongé dans mes bras, dans les marches du lit de Misha, je me suis revenue, il y a 6 mois, à te faire téter avant de te coucher. Cela fait 6 mois que tu as décidé d’arrêter de téter. Cela faisait déjà quelques temps que je t’avais dit que j’étais prête. Tout en douceur, tu as de moins en moins demander à téter… Notre allaitement je l’ai aimé, je l’ai apprécié, j’ai cru à un moment donné que tu n’arrêterais jamais de téter tellement tu y étais accro! Et il s’est fini, simplement et en douceur, après 22 mois.. L’autre jour, je te parlais et te disais « quand tu étais bébé, tu tétais, tu t’en souviens?? ». Parfois j’ai l’impression que c’était il y a des années alors que ce n’était qu’il y a 6 mois!

Ce soir, je t’ai pris dans les bras dans la même position de lorsque tu tétais. Je me suis assise au même endroit et j’ai repensé à tous ces doux moments… tout simplement.

Aout 2016
allaitement-long

Une réflexion au sujet de « Je t’ai pris dans mes bras »

  1. Ce n’est pas toujours simple. J’étais émue de lire ton article (je suis peut être fatiguée aujourd’hui et du coup sensible). Parfois, ce n’est pas simple entre leur envie de jouer et leur besoin de sommeil… et finalement le soir nous avons la réponse avec leur fatigué extrême. Un article plein de douceur et damour.

  2. J’adore lire vos post. Je suis venue à votre blog via celui de votre soeur, et j’y trouve tant de douceur, d’amours. C’est très rassurant, même face aux moments difficiles que vous décrivez aujourd’hui. Je vous souhaite toujours autant de patience, de douceur, de paroles. Très belle continuation à toute votre famille (et oubliez les « trolls » comme vous disiez il y a peu, ce sont des grincheux malheureux. Nos vis de parents paraissent parfois idyliques à certains qui nous envient violemment, mais ils ne voient pas les efforts et parfois sacrifices que cela impose !). Belle continuation

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