C’était ma Mamy.
C’était ma Mamy et ma marraine.
Une Mamy comme on les imagine, une vraie Mamy.
Une Mamy qui prépare des gâteaux pour nous faire plaisir.
Une Mamy qui prépare nos petits plats préférés lorsque l’on vient chez elle (j’aimais ses salades composées, ses frites maison, son couscous « de son pays », son gâteau au chocolat dont je n’ai jamais pu récupérer la recette puisqu’elle ne savait plus duquel je parlais..).
Une Mamy qui avait un placard avec des bonbons que j’avais le droit de prendre pour ramener à mes Copines après avoir mangé chez eux le midi.
Une Mamy chez qui j’aimais dormir, chez qui je me battais avec mes soeurs le we pour aller dormir chez elle.
Une Mamy qui avait toujours un balais dans la main, une maison toujours propre.
Une Mamy qui aimait aller se balader, qui faisait des kilomètres de marche.
Une Mamy qui mettait des gouttes de lavande dans notre lit quand on venait dormir chez elle. Depuis, je continue à mettre des gouttes de lavande dans notre lit quand je le change.
Une Mamy qu’on appelait « Mamy comme ça » quand on nous demandait de quelle mamy on parlait. Cette Mamy c’était une évidence, c’est « notre Mamy ».
Une Mamy qui avait une dinette en porcelaine qui devait être à ma mère quand elle était petite et qui nous regardait y jouer!
Une Mamy qui nous couvrait toujours de cadeaux.
Une Mamy qui ne savait pas trop nous dire non.
Une Mamy que l’on respectait et dont on n’abusait pas de sa bonne gentillesse.
Une Mamy qui nous amenait tous les étés à Argelès, qui nous offrait un tour de manège et une glace tous les soirs, qui nous laissait regarder interville et fort boyard.
Une Mamy qui passait ses journées à la plage pour nous surveiller alors qu’elle ne se baignait jamais.
Une Mamy qui ne conduisait jamais alors qu’elle avait le permis (caché je ne sais où par mon Papy bien trop proche de ses voitures).
Une Mamy qui avait un salon de coiffure dans lequel j’avais grandi.
Une Mamy qui nous appelait par tous nos prénoms avant de trouver le bon.
Une Mamy avec qui j’avais joué à cache-cache dans son jardin avec Juju et à se faire une bataille avec des genres de pommes d’un de ses arbres lorsque j’étais venue présenter la maison de ma Mamy à Juju à Tours.
Une Mamy qui paraissait plus jeune que les autres.
Une Mamy toujours très dynamique, qui ne s’arrêtait jamais.
Une Mamy toujours souriante (surement les restes de ses années de commerçante).
Une Mamy toujours prête à nous suivre.
Une Mamy qui nous amenait à la fête foraine chaque année et nous payait des tonnes de manèges.
Une Mamy qui nous achetait du bon pâté (mousse de foie gras de la Comtesse du Bary) pour les dimanches midi quand on mangeait chez elle, seul pâté que je mange.
Une Mamy qui nous achetait plein de vêtement Benetton et autre marque lorsque nous étions petites.
Une Mamy qui était prête à nous recevoir chez elle à l’improviste tout le temps.
Une Mamy capable d’improviser une crêpe party avec tous nos copains et copines de son quartier (et de supporter une petite fille qui squattait et qui était bien embêtante « ma maman, elle étale mieux le nutella sur les crêpes »).
Une Mamy qui avait un balais qui s’appelait Lulu.
Une Mamy qui m’a offert ses deux plus belles bagues.
Une Mamy qui ne voulait jamais mettre de basket ou chaussure de marche parce « c’est moche, ça fait de trop gros pieds », alors elle faisait ses marches avec de jolies chaussures de ville.
Une Mamy qui avait des tout-petits pieds.
Une Mamy que j’aimais porter dans mes bras quand j’étais petite (enfin, essayer de la soulever un peu).
Une Mamy qui subissait mes « bouh » à tout bout de champs pour lui faire peur (en même temps, elle était bon public).
C’était ma Mamy, heureuse jusqu’à ce que mon Papy l’ait laissée il y a 10 ans. Elle était devenue triste et dépressive. Et peu à peu la maladie prenait le dessus sur elle.
Elle était devenue une Mamy par toujours sympa dans ses remarques.
Une Mamy qui m’a parfois blessée dans ce qu’elle me disait jusqu’à ce que j’arrive à prendre du recul et à comprendre que c’était « sa maladie ».
Une Mamy qui déraillait de plus en plus.
Une Mamy qui faisait des remarques méchantes sur tout le monde, tout le temps.
Une Mamy qui n’était pas toujours sympa dans ses remarques avec ses amies.
Une Mamy qui critiquait tout le monde.
Une Mamy qui perdait simplement « la retenue sociale », ce petit truc qui fait que l’on ne dit pas tout le temps tout haut ce que l’on pense.
Une Mamy qui perdait de plus en plus la tête.
Une Mamy qui devenait un peu « brute » dans ses gestes.
Une Mamy qui se laissait emporter par ce putain de Alzheimer (en fait, elle était atteinte de « démence mixte » pour être plus exact).
Une Mamy qui mélangeait les choses.
Une Mamy qui fatiguait très vite, n’avait plus la force de se lever toute seule, de s’habiller toute seule.
Une Mamy qui redevenait comme un enfant, dépendante.
Une Mamy qui fuguait souvent de sa maison de retraite, faisant parfois des kilomètres de marche, en chausson, en tee-shirt (en plein hiver) avec un paquet de gâteau sous le bras et ramassant les fleurs sur son chemin.
Une Mamy qui fuguait, dans un état second « parce qu’elle devait partir » sans savoir où allait.
Une Mamy qu’on avait parfois peur de ne pas retrouver ou de la retrouver je ne sais comment.
Une Mamy que l’on retrouvait fatiguée, incapable de marcher et se lever ensuite tellement son corps avait des efforts qu’elle ne pouvait plus assurer.
Une Mamy qui nous reconnaissait de moins en moins.
Une Mamy qui me posait parfois des questions bizarres comme « quel âge avait Misha quand je l’ai eu » si « c’était la mienne et par où je l’avais eu ».
Une Mamy qui tenait parfois des discours incohérents.
Une Mamy avec qui je me suis peu à peu éloignée.
Une Mamy avec qui je perdais patience.
Une Mamy qui me faisait souvent peur quand elle portait Misha ou la touchait un peu « brusquement ».
Une Mamy qui retrouvait le sourire et de la force quand elle voyait Misha.
Une Mamy que j’allais voir de moins en moins parce que ça devenait compliqué pour moi « à gérer ».
Une Mamy que j’aimais mais que je n’aimais pas ce qu’elle était devenue.
Une Mamy que je me disais qu’elle aurait du partir plus tôt plutôt que de devenir ce qu’elle était.
Une Mamy qui disait qu’elle voulait rejoindre mon Papy depuis des années.
Une Mamy qui était la semaine dernière en « vacances » à Préfailles avec un groupe de personnes atteintes d’Alzheimer.
Une Mamy qui 4 jours avant de partir, faisait encore danser une des accompagnatrices lors de son séjour à Préfailles.
Une Mamy qui ne parlait plus et ne bougeait plus le week-end dernier.
Une Mamy qui entrait à l’hôpital hier sous l’instance de mes parents pour être accompagnée en soin palliatif plutôt que d’essayer différents médicaments bidon pour son état.
Une Mamy qui partait sereinement quelques heures après, accompagnée de mes parents.
C’était ma Mamy…
C’était ma marraine…
C’était ma dernière Mamy…
Lors de son anniversaire pour ses 85 ans en mai dernierEt avec ses 5 arrière- petits enfants
♥♥♥
j’ai beaucoup de peine…
Elle va beaucoup manquer par ici (ses anciens voisins me parlent encore beaucoup d’elle)
Je pense fort à vous
On vient de perdre notre Mamie , je pense fort à votre famille ! c’est très dur !
Comme je me retrouve tellement dans ce que tu es écrit…. Moi aussi ma mamie est atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis presque 10 ans… et maintenant si elle part un jour ca sera malheureusement un soulagement pour nous tous. De toute façon pour moi elle est déjà partie depuis longtemps MA mamie.
Plein de courage à toi et ta famille !
Et surtout n’oublie pas que ta mamie doit être heureuse là où elle est 🙂
Toutes condoléances à toit et ta famille, de belles pensées pour ta mamie. Bisous
Toutes mes condoléances pour toi et ta famille. De grosses pensées pour vous pour passer cette difficile épreuve.
Courage à toute ta famille, je vous embrasse fort <3
courage a toi et a ta famille
Ta mamie était magnifique. Garde en toi tout ces merveilleux moments que tu as passé avec elle
Plein de pensées pour toi, pour ta famille mais surtout beaucoup de courage ♥
Bisous
Tellement prenant comme texte, tellement ( trop?) vrai, un bel hommage à ta mamy tout en dénonçant les cdts de fin de vie auxquelles on a dt de plus en plus… On veut vivre de plus en plus lgt ms ds quelles cdts? :-/ j’ai malheureusement connu ça avec un des mes grands-pères, décédé au début de la grossesse de Nathanaël. À sa mort j’ai réalisée que cela faisait pas mal d’années que je m’etais éloignée petit à petit , à quoi bon y aller il ne savait plus qui j’étais…. Et en même tps qd on prenait le tps de lui expliquer il qu’il était lucide il me prenait pr la petite fille que j’étais lorsqu’il s commencé à décliner… C’était doux un moment et puis encore plus triste ensuite… Bref tout ça pr dire que ce n’est pas simple de faire le deuil de qqun qui au final n’était « plus là » ou « plus la personne que l’on connaissait depuis lgt ». Et en même tps ça n’enlève rien à la tristesse de la perdre réellement cette fois… Je vous souhaite à tous de doux moments en famille pr faire petit à petit le deuil de votre mamy/maman tant aimée, elle vit au travers de vos beaux et moins bons souvenirs :-). Plein de bizoux
Comment te dire que j’ai pleuré !!! Et que tout ce que tu dis et ce qu’il y a dans ma tête aussi !!! Très beau texte, que je reprendrais le temps de lire plus tard quand tout ça sera un peu moins frais !!!
Ping : C’était un petit bout de femme, c’était ma mamy … | Je n'ai jamais pensé qu'on pouvait faire autrement ...
Une mamy que j’ai eu la chance de connaitre. Qui nous invitait (entre autre) pour déguster ses fameux steaks hachés frites (lors de nos années fac). Des moments toujours très agréables, je n’oublierai pas son sourire et sa gentillesse!
Je partage votre tristesse, beaucoup de pensées à toute la famille
c’est vraiment triste et beau à la fois !!!! J’en ai les larmes les yeux, COURAGE !!!! bisous
Toutes mes condoléances. Les jolies souvenirs sont important pour surmonter la perte d’un être cher.
a ta mamy <3
qui a le même age que la mienne
Triste évidemment. Émue bien entendu. Je pense fort à vous.
Ping : Adieu mamynette | Tribute to the Tribu
je pense bien à toi et à ta famille… La mamie de Chéri est également en train de changer, à cause de la même putain de maladie… C’est pas facile pour nous de la voir comme ça, de prendre du recul comme tu dis, en songeant qu’elle n’a plus la capacité de ne pas dire tout haut ce qu’elle pense tout bas, et qui est blessant…
Douces pensées <3
(et pour la légende de ta photo, j'imagine que ce sont ses 5 arrière-petits enfants plutôt 😉
Toutes mes condoléances à toi et à toutes ta famille. Je suis toute émue et triste… Mais ce texte est tellement beau… Garde en toi tous ces merveilleux souvenirs… Bisous
Très émouvant ! Tu avais une mamie en or… <3
Merci à tous pour vos commentaires très touchants! Je n’ai pas le courage de vous remercier individuellement (sinon, je vais encore me retrouver avec les yeux tout rouges) mais merci à vous tous!!
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