Ta merveilleuse naissance… ♥

Tu étais attendu pour le 20 octobre mais je n’avais qu’une envie, que tu arrives avant le 20. Je n’étais pas pressée de vouloir accoucher à tout prix. J’aime être enceinte, j’ai aimé jusqu’aux derniers moments te sentir bouger dans mon ventre, cela ne m’a jamais gêné. C’était toujours un plaisir de te sentir bouger, venir à notre rencontre sous nos mains.
Mais il y avait cette menace que l’on m’avait mis dessus lors de mon premier et unique rendez-vous à l’hopital de Perpignan: « si vous n’avez pas accouché à votre DPA, nous vous déclenchons ». Tout mon suivi de grossesse je l’avais fait sur Nantes puisque nous avons aménagé juste un mois avant ma date prévue d’accouchement. Je ne m’attendais donc vraiment pas à cette mauvaise « nouvelle » et pour pouvoir mener mon projet de naissance au bout, Bébé devait arriver de lui-même…

Cela faisait un peu plus de deux semaines que nous avions aménagé. Ma mère était présente chez nous depuis l’installation puisque Juju avait du partir une semaine en Belgique (aucune envie de me retrouver seule pour accoucher!). Elle m’a aussi énormément aidée à nous installer, vider tous les cartons, m’aider et de me donner l’énergie pour le faire, mais aussi m’aider avec Misha au quotidien (et la fatigue qui s’accumulait un peu). Nous avions vidé tous les cartons et aménagé toute la maison. J’étais donc prête à accueillir Bébé.
Mais, il me restait la décoration de la chambre de « Bébé » à faire. Je n’avais pas eu le temps de faire la guirlande fanion à son prénom que j’avais imaginé, ni de préparer quoi que ce soit! Avec l’aide de ma mère, je me suis lancée dans la couture. Une jolie guirlande, les petits noeuds au moïse ont été changés, un rideau tout simple mais qui finit bien la chambre…
Mon sac pour la maternité avait été fait très vite fait.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, je commence à avoir de nouvelles contractions. Des contractions, je sais ce que c’est, j’en ai depuis le début de ma grossesse et lorsque je travaillais j’en avais énormément mais elles n’étaient pas douloureuses. Durant cette première nuit, les contractions commencent donc à changer et à me lancer en bas du dos. C’est supportable mais je sens que je suis dans un « virage » de ma grossesse.
Le jeudi, j’ai rendez-vous chez une sage-femme (conseillée par une amie et son amie 😉 ). Elle doit me faire un monito et c’est surtout une première prise de contact. Si je n’ai pas accouché durant la fin de la semaine, nous avons prévu de faire deux séances d’acupuncture. Mais elle me dit que j’ai encore le temps et que si je dois être déclenchée c’est que ça devait être comme ça, je devais passer « par cette étape », je devais la vivre (oui sauf que j’en ai aucune envie!). Durant la journée, mes contractions changent vraiment, elles sont de plus en plus gênantes (pas encore trop douloureuses mais je sens que ça arrive!) Je commence à me demander « quand est ce que l’on sait que c’est le moment de partir à la maternité?« .
Durant la nuit de jeudi à vendredi, les contractions sont biiiien plus nombreuses, parfois toutes les 10 minutes pendant une heure. Une fois ou deux, je me retrouve à réveiller Juju par ma respiration qui change. Et si c’était pour cette nuit? Mais non je ne crois pas… Enfin je n’en sais rien en fait!
Vendredi matin, j’annule tout ce que j’avais prévu de faire. Je téléphone à la crèche de Misha ‘non elle ne viendra pas pour ses 30 minutes d’adaptation », je ne me sens pas capable de l’accompagner et si j’accouche, ça va lui faire une coupure dans son adaptation, autant repousser un peu. Je n’accompagnerais pas non plus ma mère dans une visite d’une maison. Ma journée se déroule normalement si ce n’est que lorsque j’ai une contraction, je ne peux plus rien faire, si ce n’est essayer de bien respirer pour la laisser passer. Entre deux contractions, je finis la couture pour la chambre de Manolo avec ma mère.
Le soir, cela devient vraiment dur dur! Avant d’aller me coucher, même si je suis crevée, j’installe avec ma mère toute la décoration dans la chambre de Bébé au rythme de mes contractions qui me ralentissent. Je la trouve magnifique, cela me fait vraiment plaisir de lui avoir préparé ce petit cocon. Bébé tu peux venir, tout est prêt pour toi! Avant de me coucher, je finalise nos sacs. Ca sera surement cette nuit!

La nuit de vendredi à samedi est courte. J’enchaine les contractions. J’essaye de bien respirer pour accompagner les contractions. Juju m’accompagne en me touchant la cuisse comme on a pu le voir en hapto. Cela m’aide et me soutient aussi. Nous passons la nuit rythmée par mes contractions, on se rendort entre chaque. Par période, elles sont toutes les 5-10 minutes. « Est ce maintenant que nous devons aller à la maternité?« . La nuit passe, on gére plutôt pas mal.
Au matin, je tente d’aller prendre le petit déj avec tout le monde. Mais lorsque j’ai des contractions, je ne suis pas à l »aise assise. Misha m’imite et me dit « maman pourquoi fuuuuuu? » (= le bruit lorsque je souffle fort). Je passe le reste de la journée dans le lit, centrée sur moi. J’apprécie que ma mère soit présente pour s’occuper de Misha (l’éloigner lorsqu’elle veut me sauter dessus…), que Juju soit aussi là pour me soutenir.
En début d’après-midi, je suis fatiguée d’essayer de gérer les contractions. Je dors entre mes contractions. Misha ne veut pas faire de sieste, Juju la relève. Mais assez rapidement, je la renvoie se coucher. Elle a besoin de sa sieste et j’ai peur qu’elle soit trop « fatiguée/fatiguante » ensuite pour ma mère. Elle finit par s’endormir.
Mes contractions sont de plus en plus rapprochées mais surtout de plus en plus fortes. Et plus ça va, plus j’ai l’impression de me faire un peu pipi dessus à chaque fois (oui, très glam’!), je pense que ma poche est fissurée. Vers 16h30, après une contraction, Juju me demande si je veux qu’on parte à l’hopital. Est-ce LE moment où il faut partir à la maternité? On dit toujours que l’on sait quand c’est le moment. Et si c’était là, maintenant? Je lui dis que je pense qu’on peut y aller en effet! Cela fait plusieurs contractions que je commence à avoir envie de pousser. Mais je ne lui dis pas, je ne veux pas le stresser.
On se prépare donc. Je pleure, j’ai un peu peur de la suite, j’aurais voulu dire au revoir à Misha et je regrette de l’avoir forcée à aller faire sa sieste et de ne pas être présente ensuite à son réveil. Bébé va arriver bientôt et c’est à la fois excitant et un peu stressant.
Ma mère nous fait coucou avec sa main, il est 16h37 et nous partons. J’ai des larmes qui coulent…

Je demande à Juju de rouler doucement et de ne pas prendre de bosses. Chaque mouvement me donne des contractions (ça a déjà été compliqué pour aller jusqu’à la voiture, garée devant notre porte!), contractions qui me donnent envie de pousser. Nous habitons vraiment pas loin de l’hopital et il n’y a pas trop de circulation. Juju roule doucement. J’ai 3-4 grosses contractions que je gére comme je peux. Il est 16h42 et nous nous garons sur le parking des urgences maternité. Juju sort les affaires et moi je sors difficilement de la voiture. En fait, je vis au rythme de mes contractions qui me font ralentir et m’arrêter lorsqu’elles sont vraiment présentes.
Nous sonnons aux urgences. Le temps me parait long, je me tiens au mur pour tenir le temps de mes contractions. Nous prenons ensuite l’ascenseur et nous attendons que quelqu’un vienne à l’accueil. Je me souviens qu’il y avait du monde devant l’accueil. Je dois avoir l’air fine avec mon gros ventre, mes larmes aux yeux et le fait que je me tienne aux murs lorsque j’ai des contractions! Et puis je m’en fous, il faut que je me concentre sur ma respiration.
Arrive enfin un monsieur. Juju explique la situation. Il me demande si j’ai perdu le bouchon muqueux (oui), si ma poche des eaux à percer (oui fissurée je pense), si j’ai envie de pousser et depuis quand (oui mais je n’en sais rien). Cette personne prévient par téléphone les sages-femmes qu’il va accompagner une femme sur le point d’accoucher. Il nous demande de patienter, me propose de m’asseoir mais je ne suis pas à l’aise assise donc je reste debout. Il me demande si je suis capable de marcher ou si je préfère y aller en fauteuil. Mais je préfère marcher, ce qui me permet de gérer mes contractions et je suis plus à l’aise debout. Il galope dans les couloirs, je le suis… à mon rythme! Une fois arrivé, Juju doit se mettre en blouse, charlotte pendant qu’il m’accompagne jusqu’aux sage-femmes.
On m’amène dans une salle de pré-travail. Une sage-femme et une autre personne me propose de m’installer et de faire pipi dans un petit pot avant. Je tente et ressors aussitôt des toilettes. Je ne peux pas, j’ai envie de pousser. La sage-femme me dit qu’elle va m’ausculter parce que ça parait être pour bientôt!

Il est 17h, cela fait quelques minutes que l’on est installé dans la salle de pré-travail. Elle m’ausculte donc, je suis dilatée à 6. Elle envoie Juju faire rapidement mes étiquettes (merci l’administration!) et prépare les affaires. Je lui ai expliqué que je souhaitais vraiment essayer d’accoucher sans péridurale et donc d’être accompagnée dans ce sens. Du coup, elle a été me chercher un ballon et me propose « une galette » (objet que je ne connaissais pas). La galette me soulage un peu le bas du dos mais je n’utilise pas le ballon. A la maison, je n’arrivais pas parce que mes contractions étaient moins gérables pour moi sur le ballon. Juju est donc parti.
J’ai deux nouvelles contractions où j’ai envie de pousser. Elle me réausculte. Je suis dilatée à 9, avec la poche des eaux qui est devant, bombée et prête à exploser et Bébé juste derrière. Elle me dit que si la poche éclate, Bébé va arriver. Je lui dis qu’elle a intérêt à tenir encore un peu, je veux que le Papa soit avec moi!
Juju arrive enfin (il a pourtant été très rapide mais ça m’a paru très long!). Puis quelqu’un entre pour dire que « ça y est, la salle d’accouchement est prête ». La sage-femme explique que je suis sur le point d’accoucher et moi que je ne veux/peux pas bouger! On reste donc en salle de pré-travail.
On explique à la sage-femme que je veux essayer d’accoucher sur le côté comme nous avons vu en hapto. Elle nous dit « pas de problème, vous allez nous montrer ». On s’installe et je commence déjà à pousser. Elle me perce la poche des eaux. C’est assez surprenant, je sens qu’elle explose partout (et surtout sur la sage-femme!!). Et me voilà à pousser pour que Bébé puisse sortir.
Je ressens et vis chaque contraction. Je sens une force que je ne connaissais pas qui me permet de pousser. Juju m’aide et me soutient. Au bout d’un moment, la sage-femme me dit qu’il faut accélérer un peu, Bébé fatigue. Elle me propose de passer sur le dos pour arriver à pousser plus fort. Je pousse, je sens Bébé qui descend, prêt à sortir mais pas encore tout à fait.

A priori Bébé fatigue et n’arrive pas encore à sortir. La sage-femme m’explique qu’il va falloir accélérer un peu et pousser hors des contractions en plus (chose que je n’arrive pas!) sinon on va être obligée d’appeler le médecin. Je lui dis que je ne veux pas (mais elle le sait et veut aussi que l’on y arrive sans!). Je n’ai pas envie d’avoir une épisio, je n’ai pas envie que l’on me sorte des forceps ou je ne sais quoi! Non, je veux y arriver!
« Aller, on essayer encore une fois » mais je n’arrive pas à pousser correctement hors des contractions (ce n’est tellement pas naturel!). Après deux/trois dernières fois, Bébé sort. La sage-femme lui a donné un petit coup de main et lui a dégagé son menton pour sortir. Je sens sa tête, suivi du retournement de son corps. C’est très émouvant. Je vais à sa rencontre et le pose sur moi.
Je suis toute émue et Juju aussi. Bébé est là, sur moi. Manolo, c’est le prénom que nous lui avons choisi et donné. Manolo, notre petit Manolo.

Je me sens fière et heureuse. Fière d’avoir réussi à accoucher sans péridurale mais surtout d’avoir été actrice de cet accouchement, d’avoir tout senti et géré (bien qu’il y ait deux trois petites choses n’étaient pas vraiment comme j’avais voulu). Fière d’avoir pu mettre au monde mon enfant, d’avoir eu le soutien de Juju pour l’accueillir. Et heureuse de le rencontrer… Cette naissance, c’est celle que j’avais imaginé et rêvé. C’est comme ça que j’avais envie de mettre au monde Manolo…

naissance manolo accouchement sans péridurale physio

♥♥♥

♥ Manolo ♥

Petit Manolo tu es arrivé parmi nous un joli jour d’octobre.
Il faisait aussi chaud qu’en été, le ciel était bleu et le soleil brillait.
Je trouvais que c’était une journée accueillante pour toi.
Depuis plusieurs jours déjà, je savais que ton arrivée s’approchait à grand pas.
Et puis tu as décidé que c’était le bon moment après 9 mois passé dans mon ventre.
Nous t’avons accueilli au mieux avec beaucoup d’amour.
Cela fait un peu plus d’une semaine que tu es parmi nous.
Bienvenue Petit Manolo

Naissance Manolo tinylasouris

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Partir à l’autre bout …

Cette envie de partir dans le sud, je l’ai depuis que je suis toute petite. J’ai passé tous mes étés à Argelès, j’avais toujours le cafard en partant et je disais « quand je serais grande, je viendrais vivre à Argelès ». Les années ont passées, mes vacances ont continué à se passer à Argelès et mon envie de sud était toujours là. J’ai même eu l’opportunité d’y faire un stage de 3 mois durant ma formation d’EJE, en plein hiver, seule avec mon vélo et j’ai adoré (non, même pas peur du côté « c’est mort en hiver »…).
Puis j’ai fait découvrir à Juju « mon sud », nous avons passé nos vacances là-bas et lui aussi s’y sent bien. Mon désir d’aller vivre dans le sud a très vite été partagé. C’est même devenu un projet de vie à deux, un projet de vie familial.

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Mais il y a la réalité, l’emploi qui est bien plus compliqué dans le sud que chez nous sur Nantes. On ne pouvait clairement pas partir avec juste un salaire de misère d’EJE, il fallait donc que ça soit Juju qui trouve un CDI pour pouvoir arriver à réaliser notre rêve. On espérait même y arriver avant que Misha ne naisse pour qu’elle puisse avoir l’accent du sud quand elle commencerait à parler 😀 …

déménager dans le sud avec valise moulin roty valentine et balthazar

Juju surveille les annonces, il n’y en a pas tant que ça! Il postule quand il peut…  Puis en février dernier, il est contacté suite à une de ses candidatures, les personnes sont intéressées. Il faut parti des 3 personnes qu’ils souhaitent rencontrer. En 2/3 jours, il fait l’aller-retour, dévalant les kilomètres (péages et essence que cela engendre aussi!). Le contact est bon, l’entretien se passe bien. Mais ils retiennent un qui a plus d’expérience que Juju. Cela dit, ils gardent sa candidature pour un futur poste puisque le contact est vraiment bien passé. Le temps passe, Juju garde contact par mail et tel avec eux, il devait les re-rencontrer durant nos vacances cet été. Puis mi-juillet, tout s’accèlere, le poste pour lequel ils avaient pensé à lui, va s’ouvrir plus tôt que prévu, il souhaite le rencontrer avant fin juillet. Hop hop hop, il pose une journée et demi et nous voilà partis dans le sud (j’en profite pour l’accompagner, avec Misha, ma mère et mon neveu, l’occasion d’aller se reposer la-bas).
L’entretien n’est pas vraiment un entretien, il l’avait bien senti déjà au tel mais on ne préférait pas se faire de fausse joie, c’est plus une présentation de poste. Après une fin de matinée passée ensemble, un repas et un peu de temps encore, ils doivent lui faire une proposition de contrat…
Ca y est, nous touchons notre rêve de plus près et c’est surtout une super opportunité d’évolution pour Juju!

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Et voilà, nous avons 2 mois pour tout préparer: trouver un logement, préparer un déménagement, déménager, s’installer et être prêts pour mon accouchement… J’ai l’impression que nous partons à l’autre bout avec presque 800km qui vont nous séparer de notre famille…

Depuis nos vacances, Misha a une passion pour les cartes! Elle adore les regarder « papa travail ici, maman, Misha là, mer là… »
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Nous allons devenir des « gens du sud » 😀 Misha va peut être prendre l’accent du sud et Bébé l’aura surement 🙂

Changements en perspective…
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