Cette mère qui n’arrive quasiment plus à gérer les conflits calmement.
Cette mère qui crie bien trop souvent.
Cette mère qui s’impatiente parce que ses enfants trainent trop.
Cette mère qui perd beaucoup de sa bienveillance.
Cette mère qui se sent impuissance, lasse mais aussi triste, démunie et en colère contre elle-même.
C’est l’histoire d’une maman de deux enfants. Elle avait toujours essayé de les accompagner au mieux dans leur vie, dans un environnement qui tendait à être à l’écoute de ses enfants, de leur émotion et bienveillant au maximum. Elle avait même suivi des ateliers Faber et Mazlish dans lesquels elle se retrouvait bien. Les débuts n’étaient pas trop mal. Sa plus grande fille était une petite fille très sensible qui savait très bien reconnaitre et exprimer ses émotions. En parlant calmement, la petite fille écoutait plutôt bien ses parents et il régnait un climat plutôt bienveillant dans le cadre familial.
Puis vint son petit frère. Des débuts de vie assez compliqué qui le rendait très démandeur d’attention, laissant peu de temps à sa maman. Elle se posait même des questions sur les BABI mais préférait ne pas trop y penser. La maman continuait autant que possible à être le maximum à l’écoute de ses enfants et de leurs besoins d’attention.
Mais petit à petit la petite fille n’était pas bien, avec des problèmes de santé à répétition, la rendant à fleur de peau et ultrasensible. Cela se traduisait par des crises faites de cris et pleurs, pour s’exprimer, d’un manque de patience et d’une fatigue chronique. La maman avait de plus en plus de mal à rester calme face à cette petite fille qui était mal.
Un an plus tard, cette fille n’était toujours pas bien, toujours irritable, à fleur de peau et fatiguée. Ses réveils bien trop matinaux font que les 3 heures, entre son réveil et le début de l’école, sont ponctués de pleurs, de cris et de tension. Elle se dit fatiguée et pas bien. Sa maman la sent fatiguée et pas bien, et petit à petit elle le devient aussi. Tout devient source de conflit, de cris et de pleurs.
La maman n’arrive plus à accompagner sa fille comme elle le souhaiterait. Cela devient compliqué, la patience diminue. Sa petite fille n’est pas bien. Le médecin lui re propose un traitement de fond pour la rendre plus apaisée, moins à fleur de peau. La petite fille s’est aussi faite opérer ce qui devrait l’apaiser sur du long terme puisqu’elle ne devrait plus souffrir comme c’était régulièrement le cas avant.
Et puis il y avait aussi ce déménagement, pas énorme mais qui la faisait changer d’école. Quitter un maitre et une atsem qu’elle appréciait tant. Petit à petit, elle allait prendre sa place dans sa nouvelle école, auprès de sa nouvelle maitresse et de ses futurs copains mais en attendant ce n’était pas non plus évident pour elle.
Alors quand elle retrouvait sa maman, elle laissait sortir toutes ses émotions contenues et devenait moins facile à « gérer », à comprendre et à accompagner calmement. J’explique, je dis, je redis, je répète puis je parle plus fort, puis trop fort et me retrouve parfois à crier. J’ai parfois ce sentiment qu’elle attend que je me mette vraiment en colère pour m’écouter tout en me disant qu’elle n’aime pas quand je suis en colère.
Certaines journées sont vraiment dures. Et puis il y a cette autre mère, celle que je n’aime pas, qui sort de je ne sais où et qui prend ma place. Celle qui n’a pas de patience, qui oublie tout ce qu’elle a vu durant ses ateliers Faber et Mazlish, celle que l’on n’aimerait jamais voir. Cette mère je la déteste … et pourtant c’est moi.
Alors on essaye d’aller prendre l’air, de passer de bon moments ensemble, de se faire des calins dès que l’on sent que la colère monte. On essaye de voir ensemble ce qui ne va pas, ce qui serait plus adapté à faire dans ces moments là. On en parle et Misha me dit qu’il faut que je lui dise « calme toi Misha ». Alors cette petite phrase qui est comme un « code » entre nous a parfois l’effet de l’apaiser et parfois cela ne change rien, Misha est déjà « partie ».
Ce n’est vraiment pas évident d’accompagner une petite fille à fleur de peau et ultra-sensible. Ce n’est pas évident d’avoir l’impression « qu’elle n’écoute vraiment rien ». Et puis je pense à mon mantra-de-quand-ça-va-pas: « Tout n’est que passade » et je me dis que bientôt (demain?!!) ça ira mieux! Ce n’est pas toujours évident d’être parent tout simplement…
Manolo -10 mois-
Cette photo représente bien ses premiers mois, beaucoup beaucoup de pleurs et besoin d’être porté ++
Article écrit il y a un mois. J’ai hésité à le publier mais depuis ça va mieux…
Oh comment je me reconnais dans tes paroles et tes mots… J’ai vécu la même chose avec mon fils de ses 1 1/2 a ses 3 ans a peut prêt ! Cela été difficile, je criais pour un oui pour un non ! Je me suis vue lui hurler dessus des le matin avant de partir a la garderie car mon stress était présent de ne pas être a l’heure au travail et lui ne comprenais pas pourquoi il devait se presser car lui c’était l’école qu’il n’aimait pas ! Et comment je m’en suis sortie .. En allant voir une relaxologue pour lâcher prise, puis des séances d’aide par des magnétiseurs. Comme tu le dis si bien » Tout n’est que passade » même si par moment cela dur beaucoup trop longtemps a nos goûts. Alors lorsque tu sens monter en toi la colère, va dans une pièce seule et assis toi et étire tes jambes et bras a font pendant 1 expiration et tu lâches en inspirant et tu étires en expirant, tu fais ça 3 fois et normalement la colère et l’envie de crier devrait être passée !
Plein de courage et des gros bisous a toi, Misha et Manolo !
Merci pour ton partage d’expérience!! <3
Je tenterais la prochaine fois ton "exercice" de relaxologie 🙂
Aaaah comme je pouvais deviner ce mal être derrière la joie des photos. C’est difficile ici aussi. Exactement pareil. Une aînée avec des soucis de santé, un vrai apprentissage de la parentalité positive, une deuxième demandeuse…j’ai passé les 18 premiers mois au bord du burn-out maternel, en proie avec des démons de maman parfaite sur tous les fronts. Osciller entre bienveillance absolue, calme, empathie…et crises de nerfs ultra culpabilisantes. Et puis, j’ai compris que si je ne prenais pas soin de moi d’abord, je ne pourrai pas accompagner au mieux les filles. Et accepter d’être faillible aussi, de ne pas pouvoir être au top à tout moment pour ses enfants. Même si on veut être toujours aussi disponible, c’est d’ailleurs d’abord l’intention qui compte ! Ici aussi, ça va bien mieux, c’est un travail d’équilibre au quotidien, pour que chacun ait sa place, sa dose de présence, d’amour. C’est même une formidable aventure quand tu regardes cette évolution avec recul…pour moi qui ai des compétences de coaching, ça m’a donné très envie d’orienter mon profil vers cette problématique là !
Le recul… cette choses que l’on a plus tard seulement!! Je commence à l’avoir sur les longs premiers mois de vie de Manolo qui ont été très durs!!!
Merci pour ton message <3
Je pense que c'est une très belle orientation qui te va bien 🙂
Je me reconnait aussi ! Sauf que moi j’en ai 3 de 5 ans, 18 mois et 5 mois, et que c’est hard, TRES hard! le secret pour garder mon calme : la sieste. J’ai remarqué que c’est souvent quand je n’ai pas suffisamment dormi la nuit/ pas pu m’allonger pour faire un brin de sieste que je perd patience et crie. Si j’ai bien dormi, j’ai davantage de patience et je ne crie quasi pas. Il ne faut pas s’oublier dans ses enfants, il faut pouvoir prendre l’air sans eux, souffler, pour recharger les batteries et être au mieux dans la relation avec eux, sinon on va droit dans le mur ! Bon courage, et en effet, comme l’ont dit certaines, ce n’est qu’un passage.
C’est sur que ça doit parfois être très dur avec tes loulous!!
Depuis que Manolo fait ses nuits, c’est déjà plus facile pour moi. Après les siestes, ça ne me parle pas trop! J’en ressors plus fatiguée…
Et prendre du temps sans eux… pour le moment ça n’arrive jamais/rarement!!
« Tout n’est que passade » 😛
cet article m’a fait du bien 🙂
🙂
ton post est tellement vrai, je pense honnêtement que tous les parents passent par des périodes comme la tienne, c’est normal mais ca n’en reste pas pour autant plus facile à vivre, je le vis aussi en tant que maman quand nous sommes dans les mauvaises « phases », d’ailleurs personne ne m’avait prévenu que les enfants avaient des phases! je travaille en crèche et nous avons fait des réunions en analyse de pratique et le psychanaliste nous disait qu’un parent c’est comme un mur, pour que l’enfant puisse grandir et s’éléver, il faut que le mur soit imparfait, fait de pierres qui dépasse et de trous, un mur lisse et parfait ne permettrait pas d’atteindre le haut! je trouve que la métaphore est assez parlante!!!
Merci pour ce joli témoignage 🙂
c joli comme metaphore et tellement vrai
merci pour tes écrits,et ton blog, quand je ne travaille pas et que mon fils de 3 ans fait la sieste(sans moi), j’aime venir te lire, tu es rassurante et pleine de bons conseils, d’espoir.je suis parfois cette mère qui crie, mais je suis aussi cette maman câline, prête a tout pour lui et qui l’aime tant.merci vraiment ca me réconforte, me déculpabilise.tu as une jolie famille et tu es quelqu’un qui compte pour moi même si je ne te connais pas.merci