Est-on au complet?

Je me le demande parfois, souvent même.
Mitigée entre mon envie de famille nombreuse et puis la réalité.

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Depuis petite, je m’imagine former une famille nombreuse. Peut être parce que j’avais moi-même 3 soeurs?!

Encore plus petite, je m’imaginais avec un seul enfant (un petit garçon blond avec un foulard rouge autour du coup… une idée bien arrêtée, surement très inspirée de « Jordy », petit garçon « chanteur » quand j’étais jeune!), sur une moto (je ne me souviens pas avoir eu spécialement d’attrait pour les motos pour autant), avec un side-car (le truc laid qui fait qui fait que ta moto devient aussi encombrante qu’une voiture) et un singe!! Oui je rêvais d’avoir un singe comme « enfant ». Bref ça c’était quand j’étais vraiment jeune! Bon le côté rock and roll est passé laissant place à une image plus posée de la famille (et moins animalière 😀 ).

Je crois que je ne me suis jamais imaginée avec juste un enfant. Ma famille idéale était plutôt avec 2, 3, 4, … enfants!

Lorsque avec Juju nous a nous projeter pour fonder notre famille, on s’imaginait avec au moins deux enfants d’âges assez rapprochés. C’était une évidence pour nous. Et c’est ainsi que Misha suivi de Manolo nous ont rejoints…

Et aujourd’hui??
Aujourd’hui je me demande à quel moment sent-on que notre famille est complète? Et le sent-on d’ailleurs? Est ce qu’un jour on se dit « ça y est, notre famille est « complète »??
Actuellement, je ne me sens pas « complète ». Je me sens dans le vague.

Ce sentiment ambigu entre l’envie de continuer à fonder notre famille nombreuse. Et puis regarder notre vie.

Nous sommes tous les quatre, heureux. On a réussi à trouver quelque chose qui s’apparente à un équilibre familial après avoir traversé des périodes plus difficiles. Un énorme chamboulement avec la naissance de Manolo, son besoin intensif d’être porté et contenu, ses difficultés avec son eczéma me laissant dans l’incapacité de le poser sans qu’il ne pleure et se gratte à sang. Le travail plus que prenant de Juju, me lançant directement seule dans la vie à 4, enfin quasiment à 3 pour le coup! Aujourd’hui Manolo est bien dans sa peau, dans tous les sens du terme, les problèmes de santé de Misha sont « guéris », nous sommes bien chez nous.

Deux enfants c’est bien, un dans chaque main quand on se balade, un avec chaque parent si on le souhaite…

Et puis deux enfants c’est déjà « beaucoup de travail » comme diraient certains. Je me retrouve parfois/souvent (au choix) dépassée avec mes deux jojos pas toujours « facile à vivre ». Une sortie avec un peu d’attente comme à la pharmacie peut vite devenir du grand n’importe quoi malgré les consignes bien expliquées avant. Les « cris/crises » de Misha bien trop présentes qui m’épuisent et me font perdre patience, me poussant bien trop souvent dans des chemins que je ne souhaite pas prendre… Manolo est dans une phase plutôt « facile à vivre », très cool et autonome. Certes il n’entend pas toujours très bien -oui oui j’appelle ça la surdité sélective- mais en gros ça le fait.
Et puis il y a notre appartement. Petit appartement d’un peu plus de 40m2 avec une seule et unique chambre. C’est notre choix d’avoir quitté nos 80m2 avec nos 3 chambres, choix que l’on ne regrette pas. Le confort de vie est tellement plus agréable ici, la mer, le petit appart que j’aime tant, les loulous qui jouent seuls sans problème… Je n’ai aucune envie de le quitter, je ne me vois pas aller ailleurs (où à la limite dans notre même immeuble mais plus en hauteur pour voir la mer!).

Se lancer dans l’accueil d’un troisième enfant serait mettre en puéril notre léger équilibre et faire le choix de devoir à nouveau déménager…

Et en même temps, cette envie d’agrandir la famille est présente…

Voilà, aujourd’hui j’en suis là. Entre cette envie de famille nombreuse et ce sentiment plus raisonné de se dire que l’on est déjà bien et heureux tous les quatre.

Si nous faisons le choix de ne pas avoir d’autres enfants, je devrais faire un « travail de deuil » de cette famille nombreuse, d’avoir d’autres enfants.

Quand et comment saura-t-on si nous sommes « au complet »??

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Article un peu en vrac que j’ai dans ma tête, dans mon coeur et dans mes brouillons depuis un bout de temps!

Une réflexion au sujet de « Est-on au complet? »

  1. Bonjour,
    hé bien… quel bonheur de te lire. Car je ressens mot pour mot le même sentiment: le fragile équilibre du quotidien, les nuits encore trop souvent hachées qui jouent sur la patience, le temps qu’on voudrait de qualité pour chacun et en même temps cette envie animale d’un petit dernier, d’un troisième pour nous compléter, nous « finir ».
    et le temps qui file et il va falloir choisir..
    merci donc pour cet article qui me fait sentir moins seule 🙂
    bises

  2. Je partage tes questionnements…J’ai 2 filles, la dernière a 2 ans, et je suis en plein dedans : un petit 3ème? J’en aurais bien envie, mais je trouve qu’il y a beaucoup plus de questions que pour le 2ème, la vie nous rattrape…se serrer dans notre appart? retrouver le rythme fou d’un petit bébé? s’empêcher un peu plus longtemps de voyager? se serrer un peu la ceinture? comment les faire garder ensuite…? Et pourtant, pas facile de se dire qu’on ne revivra peut être plus cela…le dilemne est plus dur que ce qu’on s’imaginait enfants!

  3. Comme je te comprends. Je suis moi même ballottée entre ces deux points de vue. Les jours où je suis exténuée de mes deux petits de dix huit mois d’écart, je dis stop, j’en peux plus, et les jours où tout roule, l’envie revient, viscérale, d’avoir ce troisième qui fera de nous une famille complète, je le sais au fond de moi, il me manquera à vie.

  4. et bien c’est aussi une question que je me pose, et j’ai l’impression que certaines personnes trouve la réponse
    j’ai aussi 2 enfants, j’ai toujours revé d’en avoir 3 mais aujourd’hui je ne sais plus, il y a cette envie profonde de revivre tout ces doux moment en ce disant que c’est la derniere fois, pour apprecier encore plus, et il ya toutes les complications que cela apporterait.. ma perte de travail encore (je suis ass mat) notre appart trop petit, notre équilibre familiale et la place de mes enfants dans tout ceci

    si jamais tu trouve la réponse n’hésite pas a partager hein 🙂

  5. 4 enfants ici et je ne me sens toujours pas « complète » .. comme toi je me demande si je me sentirais ainsi un jour.. je l’espère car il n’y aura plus d’enfant chez nous alors je prie pour me sentir entière un jour plutôt que de continuer à porter le deuil de cette maternité terminée… un peu trop vite à mon goût.. mon petit dernier a l’âge de Manolo à peu près et commence l’école en mai.. j’appréhende car ça va être très dur pour moi de tourner cette page pour la toute dernière fois … Pour l’instant c’est là, bien enfouis au fond de moi et je le cache derrière mes journées encore pleines de ses rires et de ses pleurs, de ses calins et de ses jeux, de ses bouderies et de ses farces mais quand il sera à l’école… il me restera quoi pour enfouir mes sentiments ??

  6. Ce qui n’est pas bon ce sont les familles TROP nombreuses, c’est à dire quand on n’a le sentiment qu’on y arrive plus, que le/la dernière devient plus difficile à intégrer etc.
    TROP nombreuse cela peut commencer à UN enfant, tout dépend de chacun, du couple et de la fratrie éventuelle déjà existante.
    Moi « au début » j’aurais aimé 5 enfants, Freddy qui était fille unique n’en voulait qu’un, on a fait la moyenne et on en a eu 4 😉
    Je dirais que cela s’est toujours bien passé dès qu’une de ces chères filles pointait son nez (en fait quand nous étions prêts à avoir un enfant, en général elle pointait son nez rapidement, parfois plus vite qu’on ne le pensait 😉 ) mais pour la 4ème (coucou Salomé ) on a bien senti que cela ne devenait plus aussi facile pour NOUS. Et cela a mis plusieurs mois pour qu’on trouve un nouvel équilibre dynamique (bon d’un autre côté ce n’est pas anormal quand on a 4 enfants, c’est la même chose quand on tout à coup des jumeaux ou des triplés ! -coucou Sibylle cette fois-ci)
    Et pour nous cela a été le signe que nous étions complet.

    Il faudrait maintenant demander l’avis à ta mère (Freddy ) son point de vue, la façon dont elle a vécu cela.

  7. Ici, mêmes questions pour moi, mais pas pour monsieur. Lui est heureux avec ses 2 nénettes et point. Alors je fais avec et je me dis que c’est de toutes façons plus raisonnable. Ma grande a 8 ans et la petite 5 ans et demi. J’ai réalisé que je n’avais qu’en gros 8 étés à partager avec ma grande avant qu’elle ne m’envoie bouler pour ses copains / copines (oui, je sais c’est déjà bien si j’en ai 8 !!) alors je me dis que je vais profiter à fond de mes pépettes, passer un max de temps avec elles et ça va être super chouette. Ca l’est déjà hein ! Mais je suis d’accord, c’est un deuil à faire. J’ai 2 soeurs et c’est tellement précieux les relations fraternelles ! Après, il y a les cousins / cousines qui agrandissent la famille, qui remplissent mon coeur de tatie / marraine. Ca comble aussi 😉

  8. Je me suis posée les mêmes questions. J’ai eu mes deux premiers rapprochés comme rêvé et puis j’ai fais un burn out, trop épuisée par les grossesses rapprochées, les nuits sans sommeil et pour couronner le tout, la maladie du papa. Mais finalement, nous avons souhaité tenter une troisième grossesse car ce sentiment d’inachevé perdurait. Quand j’imaginais une photo de notre famille, c’est comme s’il y avait encore une ombre à côté de nos deux loulous et de l’ainé de mon homme. J’ai mis plus de 9 mois à tomber enceinte et puis finalement, une petite dernière est arrivée. A l’instant même où je la tenais dans les bras pour la première fois, je me suis sentie complète, entière. Aujourd’hui, nous avons donc le fils de mon homme qui vit chez sa maman et aura 18 ans bientôt, nos gars rapprochés de 9 et bientôt 8 ans et notre puce de bientôt 4 ans. Je ne regrette rien même si cela n’est pas facile tous les jours, comme partout et quel que soit le nombre d’enfants. Bon courage à vous pour votre réflexion, ce n’est pas évident!

  9. c’est tjs un plaisir de vous lire… ici c’est avec trois enfants qu’on se sent enfin « au complet ». avec mon valentin on est ensemble depuis nos 17 ans et ça fait aujourd’hui 17 ans (ben oui j’ai vécu autant longtemps avec lui que sans lui…) et on s’est toujours dit qu’on aurait trois enfants. durant ma deuxième grossesse je sentais que ça ne serais pas la dernière. et à la troisième, je sentais que ça le serait… peut-être étais-je prête dans mon coeur?… je ne sais pas… quoi qu’il en soit, aujourd’hui, avec nos trois rayons de soleil, je me dis que si j’avais réfléchi avec ma tête et pesé le pour et le contre, nous ne serions pas une famille nombreuse et je l’aurais regretté dans mon coeur. alors oui c’est pas facile tous les jours, mes enfants on chacun 2 ans d’écart avec le suivant, ils sont encore petits, on se fait souvent dévisager dans la rue, on va devoir déménager bientôt, même ma maman m’a demandé pour la petite dernière si « c’était voulu »…mais au moins je n’aurais jamais de regret. et nos enfants sont notre plus grand bonheur. le premier enfant « va de soi », le deuxième est « une évidence »… mais le troisième, un choix… parfois difficile à faire c’est vrai. plein de courage pour vous les mamans qui vous sentez encore parfois « incomplètes ».

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