Ma cicatrice n’est pas celle que l’on pense

Voilà un peu plus de quatre ans que Misha est née.
Depuis un peu plus de quatre ans, j’ai une cicatrice…

Aujourd’hui, en bas de mon ventre, au niveau de mon pubis j’ai cette cicatrice. Cette cicatrice que j’imaginais bien plus grosse et plus voyante. Au fil du temps c’est devenue un trait. Un simple trait qui petit à petit s’estompe et s’efface quasiment. Ce trait qui me rappelle la naissance de ma fille. C’est par ici qu’elle est sortie. Misha n’est pas née par « voie basse » comme on dit couramment. Non, mon histoire et la sienne du coup, ne m’ont pas permis d’envisager un accouchement naturel comme je le voulais. Elle sait que les bébés naissent par « les zézettes -comme elle dit- ou par le ventre ». Ce n’est d’ailleurs pas vraiment mon ventre. Misha sait qu’elle n’est pas sortie par ma zézette comme son petit frère mais par mon ventre. Elle ne m’a encore jamais demandée où exactement, peut être qu’un jour elle me posera cette question.

Cette cicatrice est physique et disparaît un peu plus chaque jour. Aujourd’hui, je ne la vois plus, je l’oublie, elle fait partie de moi et je l’ai acceptée sans problème en fait. Je crois même l’avoir acceptée dès le début. Bon, je vous avoue qu’avant ma césarienne j’avais quand même comment se faisait l’incision, repensant à la cicatrice tout le long du ventre de ma grand-mère… 😀

Après la naissance de Misha, ma cicatrice me tirait. Mais ce n’était pas cette cicatrice qui me faisait vraiment mal. Bien que j’avais eu le temps de m’y préparer, que ma super sage-femme et ma super haptothérapeute m’avaient aidée à m’y préparer et à l’accepter, cela a été dur pour moi de me dire que je n’étais pas capable de mettre au monde ma fille. On l’a fait pour moi. Mais le plus dur a été de ne pas être capable de m’en occuper au début. Déjà parce que je suis ensuite retournée en service réanimation mais aussi parce que cette cicatrice m’empêchait de faire tout ce que je souhaitais. Et encore en étant en réa puis en médecine interne, j’ai été « ménagée » et pas forcée à être mise debout. Je n’en avais pas la force, tout simple.
Lorsqu’au quatrième jour, j’ai enfin pu aller en service maternité, je me retrouvais avec cette petite fille que je ne connaissais pas vraiment. Cette sensation de ne pas pouvoir tout faire « comme une vraie mère », ne pas pouvoir m’en occuper correctement. L’incapacité puis la difficulté à pouvoir me lever, la prendre sans avoir mal, sans être bloquée, pouvoir marcher avec elle dans les bras. Et puis cette séparation de 4 jours, loin l’une de l’autre…

La vraie « douleur » et cicatrice dont il a fallu que je m’occupe a été celle là!

Et je suis consciente d’avoir eu la chance de me préparer à cette césarienne. Cette sensation de se « faire voler » son accouchement doit être encore plus dure…

La cicatrice de la césarienne n’est donc pas toujours là où on l’imagine. Il faut aussi et souvent parfois prendre aussi soin de la cicatrice dans notre coeur en plus de celle sur notre corps.

Tout ça, je me le suis dit l’autre soir, en me déshabillant pour prendre ma douche. Je suis aujourd’hui assez fière d’avoir réussie à « panser » ces cicatrices. Cette cicatrice presque invisible physiquement… mais qui fait partie de notre histoire.

Article un peu « brouillon » et en vrac, désolée! Pas évident de réussir à poser sur papier ce que l’on a sur le coeur!

Une réflexion au sujet de « Ma cicatrice n’est pas celle que l’on pense »

  1. J’en ai 3…et maintenant la douleur physique ne me quittera sans doute plus. Mais j’ai eu la chance de ne pas être séparée de mes bébés.

    • La douleur physique… je crois que notre histoire fait que j’ai complètement occulté cet aspect là!
      Et ensuite ma sf et hapto m’avait aussi aidé dans la rééducation 😉

  2. Césarienne en urgence pour ma part, je n’étais pas du tout préparée, et quand ils m’ont montré ma fille, je me suis dit « ce n’est pas la mienne, elle bouge encore dans mon ventre… ». Finalement, j’ai pris conscience d’être enfin Maman quand ils me l’ont mise au sein.
    Et comme Misha, ma poulette sait qu’elle est sortie de mon ventre alors que sa petite soeur est sortie par la zézette (on a les même expressions ici lol.
    Merci pour ce partage, pour cette cicatrice qui fait de nous la Maman que nous sommes aujourd’hui…

  3. 6 mois que j’ai eu ma césarienne… Et je suis encore le coeur a vif… Je ne regarde pas ma cicatrice,je n’en veux pas… Je sais qu’elle est là, je la sens… Mais je ne l’ai pas encore acceptée…
    Je ne dis toujours pas « j’ai accouché »… Je ne digère toujours pas cet accouchement… Je ne pzux plus lire de récits d’accouchement sans avoir le coeur serré..
    Je sais qu’il me faudra encore du temps… 🙂

    • oh :/ C’est dur et ça fait mal au coeur de lire ça <3

      Ma sage-femme et mon haptothérapeute m'ont beaucoup aidé à accepter notre histoire, à la voir de manière différente et plus positive.
      Je te souhaite de trouver aussi cette paix par rapport à ta césarienne 🙂

  4. J’ai eu une césarienne pour ma 2e. Ça fait plus de 2 ans et demi et je ne l’ai pas encore digérée, elle n’était pas prévue, elle n’a pas eu lieu en urgence et le travail n’avait même pas commencé. On m’a volé mon accouchement. Je n’ai pas eu mon mot à dire. Je n’étais pas prête à leur tenir tête, je m’en veux. On ne peut pas retourner dans le passé alors j’essaye de m’en accommoder mais c’est sûr que pour un prochain bébé, je ne ferai confiance à personne au premier abord, il faudra la gagner cette confiance. Je serai suivie par une SF libérale et avec un peu de chance, je pourrais accoucher en PT (l’AAD fait trop peur à mon chéri et pour un AVAC, c’est peut-être pas le top non plus…). Je veux qu’on m’informe et pas qu’on ne me calcule même pas en disant « Il faut qu’elle sorte, vous me la préparez et on y va. » Genre. Voilà.

    Je me suis accrochée à mon allaitement qui n’a pas bien fonctionné au départ, j’en ai pleuré, je me disais, putain, c’est pas vrai, un accouchement aussi merdique et je n’arrive même pas à allaiter ?! Heureusement, j’ai eu de bons conseils et j’allaite toujours ma 2 ans et demi, ça a complètement « réparé » cette arrivée dans le monde.

    C’est ça ma cicatrice à moi. La physique se voit encore (j’ai la peau qui marque bien) mais elle n’est pas moche (je ne la trouve pas moche), elle fait partie de moi.

  5. Oh la cesarienne, pour moi ça a été dur. En urgence, 20h d’accouchement…Cette angoisse, ce choque. J’en ai pas dormi pendant 4 jours heureusement mon fils était un ange, un bonheur de bébé très calme. 16 mois plus tard je m’en remet pas, surtout que je n’ai pas eu la chance de réussir à allaiter: fatigue, douleur, bébé qui hurle a chaque mise au sein. Pour une prochaine fois, j’aimerai un AAD mais pas sur que ce soit possible…

  6. La cicatrice de césarienne…elle est aussi douloureuse physiquement que moralement chez moi, même au bout de deux ans.
    Ma princesse est née par césarienne semi-urgente (je l’ai su la veille d’être opérée). Je me souviens avoir pleuré avant, pendant et après. D’angoisse, de douleur. Pour la cicatrice déjà, et parce que ce Bébé arrivé trop tôt, a dû être emmené pour l’aider à respirer, avant même que je puisse faire sa connaissance. Elle a dû être transférée dans une autre maternité le soir même. Encore une séparation…
    Deux ans après, ma cicatrice boursouflée et pas très jolie, me fait mal chaque jour, et me rappelle ce que nous avons vécu ce jour-là.
    Moralement, le temps fait son œuvre et la culpabilité de n’avoir pu accoucher « normalement » s’estompe…
    Puis la santé de fer et les sourires de ma poupée aident à avancer 🙂

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