Et si je lui en demandais trop?

Elle vient tout juste d’avoir quatre. Elle est encore si petite, avec son côté rêveuse, son imagination débordante, son envie de comprendre les choses qui l’entourent, sa curiosité et son hypersensibilité. Et puis parfois je la vois comme une grande. Déjà quatre ans, elle sait faire plein de choses…

Je me demande si ce n’est pas depuis qu’elle est devenue grande soeur. C’est comme si j’attendais de sa part plus de choses. J’ai envie qu’elle écoute et respecte les consignes que je lui donne. J’attends de sa part qu’elle m’aide quand je lui demande, qu’elle fasse certaines choses seules, qu’elle mange seule, qu’elle s’habille seule et sans rechigner, qu’elle, qu’elle, qu’elle… Enfin quand je dis seule c’est « principalement seule ». Je l’aide à racler son assiette, à couper quand elle en a besoin, à enfiler les habits compliqués, attacher les lacets, boutons et autres petits détails dont elle n’arrive à faire.

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Et voilà, je me rends compte régulièrement/tout le temps que je lui impose d’être grande surement plus qu’il ne le faudrait. J’attends de sa part un comportement qui ne lui laisse pas ou si peu d’espace pour aller à son rythme. J’attends de sa part qu’elle soit « responsable » comme pourrait l’être un adulte ou un enfant bien plus grand. Je la fais grandir trop vite peut être?
Et en même temps, lorsque l’on est à table et qu’elle fait la « fofolle » pour que son frère l’imite. Que je lui demande d’arrêter, qu’elle continue ou le relance sur d’autres choses que je ne trouve toujours adaptée à table, je perds patience… J’attends de sa part qu’elle sache « s’arrêter ». Ce mot, si souvent lâché à mon attention quand j’étais petite. Je me ressentais comme hyperactive. Toujours ce besoin de bouger. Je le savais qu’il fallait que je m’arrête parfois. Et même quand on me le disait, je n’arrivais pas. Mon corps avait besoin de bouger encore ou de continuer ce que je faisais. Alors je suis maintenant maman et me retrouve, à mon tour, à lâcher ce « arrête toi » qui m’énervait tant que je n’arrivais pas à maitriser quand j’étais petite. Est-elle vraiment en capacité de réussir à s’arrêter seule? Parce qu’en fait c’est un peu ça la question? Est ce que je ne lui en demande pas trop pour son âge? J’essaye de l’accompagner au mieux. Parfois par des mots, parfois par le toucher, parfois par des calins contenants et parfois je n’y arrive pas. Je n’en ai pas la patience, le courage ou l’envie…

Mais elle n’a que quatre ans. Elle a encore besoin d’aide parce que parfois c’est trop dur et parce que souvent, c’est aussi agréable de se faire encore aider même quand on sait faire les choses. Elle est encore jeune. Faire la « fofolle » avec son frère est plutôt positif, ils sont proche et complice, je trouve ça super. Mais parfois pris par le rythme ou la fatigue j’aimerais ne pas avoir à faire les mêmes choses pour elle que pour son frère. Enfin, pas de la même façon. Peut être qu’il y a aussi quelque chose aussi de ce côté là. J’attends de sa part qu’elle range bien ses jeux (avec aide aussi mais principalement seule), alors que de Manolo, je l’encourage et l’aide plus pour le faire. Des petits détails comme ça qui font peut être ressortir de la jalousie? Je me demande… et en même temps je ne la sens pas spécialement jalouse de son frère.

Voilà, c’est ça. J’en attends trop de sa part. Est-ce ça le rôle que l’on colle aux ainés? Est-ce que je ne lui enlève pas un peu de son insouciance et de sa jeunesse. Alors j’essaye de faire plus attention, de prendre parfois sur moi. Certaines choses sont plus faciles que d’autres. Comme accepter qu’elle ait besoin d’aide pour ranger les jeux, manger ou pour s’habiller c’est facile. Mais la voir courir partout dans la pharmacie avec Manolo alors qu’avant d’y rentrer, j’avais expliqué simplement les consignes, ça j’ai vraiment du mal!

Etre l’aînée ça ne doit pas toujours être facile. Comme chaque place dans la fratrie, il y a des aspects sympas et d’autres un peu moins. Et puis, on apprend à tous trouer notre place et laisser celle aux autres …

Article un peu décousu, que j’ai hésité à publier parce que je n’ai pas réussi à vraiment exprimer mon ressenti…

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Une réflexion au sujet de « Et si je lui en demandais trop? »

  1. Je comprends très bien ce que tu ressens. Ici aussi c’est la même chose. J’ai parfois l’impression que j’attends trop de mon aîné (3,5 ans), que je lui demande trop pour son âge.

  2. Oh la la je te comprends. Sans même la question de la fratrie (ici la petite soeur n’a que 1 semaine!) mais lui en demander toujours trop, qu’elle fasse TOUT (tout ce qu’elle SAIT faire en tout cas) TOUTE seule… et même parfois, quand elle me demande mon aide, je me répète que je PEUX l’aider, oui même si elle sait faire, mais je ne le fais pas. Je me sens affreuse et méchante. Je m’en veux à moi même mais je lui reproche. Dur dur…

    • Le problème qd on pond comme des poules. Quand on ne travaille pas et qu’on fait de la psychologie de tout. C’est drôle le ptit toujours au sein a quasi deux ans et l’autre de 4 comme si elle en avait 8. L’éducation bobo

      • Julie, je ne vois pas l’intérêt de suivre ce blog si tu ne comprends pas la façon de vivre de Rosa et je ne vois vraiment pas l’intérêt de laisser ce genre de commentaire -en rien constructif. Que tu partages tes interrogations pourrait être utile mais de telles critiques… A quoi bon? Provocation? Jalousie? Pourquoi tant de haine?… ah oui, c’est facile de se défouler sur un clavier… c’est peut-être ça.

      • Comme quoi on peut travailler, ne pas allaiter, et partager ses inquietudes, ses questionnements… Ce n’est pas réservé aux pseudos « bobos » mais aux parents qui réfléchissent à l’éducation transmise et à ses conséquences. Ce n’est pas à la portée de tous, en effet.

  3. Je n’ai qu’un enfant, alors je ne sais pas exactement ce que tu ressens, mais ton article me fait beaucoup penser à ce livre https://www.amazon.fr/Fr%C3%A8res-soeurs-rivalit%C3%A9-Ad%C3%A8le-Faber/dp/2981161016/ref=as_sl_pc_tf_til?tag=bienetre82-21&linkCode=w00&linkId=&creativeASIN=2981161016 dans lequel on explique (entre autres !!) à quel point les étiquettes « aîné – grand », « cadet – petit » peuvent être compliquées à gérer pour les enfants ! On leur impose des rôles, au final, qu’ils endosseront parfois toute leur vie…
    Ce livre m’a personnellement beaucoup aidée, car je suis assistante maternelle, et mon fils était très jaloux au début de mon activité : je lui demandais de gérer plein de choses, alors qu’il n’avait même pas 2 ans ! Maintenant, ça va mieux, mais j’aurais aimé avoir un mode d’emploi à ce moment là 😉

    • Oui Faber et MAzlish me parle bien 😉 J’ai suivi des ateliers lorsque Misha était petite puis l’année dernière les ateliers sur les rivalités!
      Après, c’est vrai que je pense et j’essaye de ne pas trop attendre des choses de Misha même les choses qu’elle sait faire ou de son âge 😉
      Merci pour ton com 🙂

  4. Un grand merci pour cet article, je me sens tellement pareille… Ou plutôt j’ai l’impression d’avoir le même comportement, les mêmes attentes envers mon ainée. Elle va avoir 5 ans et sa petite soeur vient d’en avoir 2. Je me surprends à lui en demander beaucoup, à attendre d’elle qu’elle réagisse comme une grande (alors que bon 5 ans, ce n’est pas encore grand), qu’elle « donne l’exemple »… Et pourtant, petite, j’ai trouvé injuste qu’on attende ça de moi. J’étais l’ainée aussi, alors quand je me mets à la place de ma fille, je culpabilise. Au fond, je voudrais juste les guider pour qu’elles grandissent harmonieusement…
    Mais le fait de se remettre en question, de s’interroger comme tu le fais, prouve déjà que tu es très attentive à ce dont elle a besoin, à ses capacités… Qui nous épatent souvent au final.
    Mon ainée aussi bouge beaucoup, elle est très nerveuse, hypersensible… Et je crois que j’étais un peu comme ça, comme toi je me souviens comment je me sentais quand on me disait d’arrêter, de me calmer, d’être une grande… Je n’en veux absolument pas à mes parents et je comprends même ce qu’ils ont du vivre en tant que parents de deux enfants différents. Je mesure la difficulté de tout ça…
    Bref, tout ça pour dire merci pour cet article 🙂

  5. Je me reconnais dans ce que tu dis. Je suis toujours surprise de découvrir mon aîné si petit sur les photos, dans des scènes où je le voyait beaucoup plus grand…
    Je crois que c’est un peu le destin des aînés, ils en sont très fiers et ca les aident à avancer… (enfin je crois; Je suis moi-même l’aînée et c’était mon cas…)

  6. Je me retrouve tellement ! ici aussi ma grande de 5 ans excite beaucoup son frère à coups de grimaces, yeux qui louchent, ils finissent en boulent d’énervements, et moi je me sens stressée également.

  7. Y a des gens qui ont que ça a faire ds la vie que de cracher leur venin et critiquer les autres c est triste! Carpe diem! En tt cas moi j ai aimé l article et je me suis retrouvée deds!

  8. J’ai toujours demandé beaucoup à ma fille. Elle a 4,5 ans et d’ici un mois elle sera grade soeur ! Elle fait énormément de choses toute seule (s’habiller, se coiffer, mettre ses chaussures, débarrasser ses affaires à table, se doucher, mettre sa ceinture dans la voiture (depuis 15 jours!)). J’essai toujours de l’accompagner, de réorienter le tir quand elle part un peu dans tous les sens (ses culottes ne sont plus trés propre en ce moment donc on a reparlé de l’importance de bien s’essuyer et comment il faut le faire). Par contre il y a des choses sur lesquelles je vais être très ferme : bien se comporter en public, bien manger à table et ne pas me parler si je suis au téléphone. A chaque étape validé on passe à la suivante. Souvent quand je regarder les autres enfants de son âge je me dis que je lui en demande trop mais elle me suis alors … Par contre je la laisse « regresser » quand elle en a besoin et lui laisse des espaces de totale liberté et surtout je reste le plus possible disponible pour des câlins ou des moments en tête à tête. Maintenant reste à adapter tout ca avec l’arrivée de deuxième.
    Je sais déjà que sa place d’ainé à des inconvénients, mais ça a aussi beaucoup d’avantages. Il ne faut pas culpabiliser la dessus. C’est une chance quelque soit la place qu’on a dans la fratrie, à partir du moment où les parents restent à l’écoute et dans la communication et donne tout l’amour possible à chacun des enfants pour moi il n’y a pas péril en la demeure. On pourra toujours rectifier le tir plus tard.

  9. bel article, j’ai 3 enfants et je comprend absolument même si je ne pense pas tout à fait pareil…
    Il est vrai que depuis la naissance du dernier (7 mois) je fait en sorte de rendre mes 2 grandes (5 et 4ans) plus autonomes mais je n’ai pas l’impression que cela soit négatif. Au contraire je pense que c’est nécessaire.
    Mais je comprend tout à fait ce que vous écrivez parce que je me remets tout le temps en questions sur ce sujet justement (il faut les rendre autonomes mais sans surestimer leurs capacités) et ça ce n’est pas toujours évidant.
    De mon coté ce qui me rassure c’est que les filles n’ont pas l’air malheureuse d’être moins « aidées » mais plutôt fières -Elles sont « des grandes » qui vont pouvoir apprendre plein de choses à leur frère- .Par contre il est vrai que ma plus grande me semble « trop mature » pour son age mais je ne pense pas pour autant qu’elle grandit trop vite, c’est juste un trait de caractère, Du moments qu’elle me parait heureuse c’est tout ce qui compte.
    En fait je pense que l’essentiel c’est que l’ainée ne ressente pas ça comme un abandon mais plutôt comme « une fierté » d’apprendre chaque jour a faire des choses toute seule.

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